
a choisi pour son domaine et sa chasse.
On trouve ordinairement le Griffard accompagne de sa
en manière de plancher. Celui du nombre d’années. Il
ches flexibles qui les lient fo r tem e r il e n s em b le e t s ^
édifice; qui est ensuite surmonte dune graiide fi ‘ ^ . upa.
cees ou de rose , morceaux de bois sec ; et c’est sur ce der-
“ " T r r : " ! le d * la femelle dépose ses mnfs. Cet
X e on’ nid, ainsi construit, peut avoir quatre à ciriq pieds de diamètre et
deux pieds d’épaisseur ; sa forme est irrégulière. Il dure, comme ,e i ai re-
marnué nombre d’années, et peut-être même toute la vie du eouple quand
a u o l dinger ne les oblige de s’éloigner d’un premier établissement.
■A la vétusté graduelle d’un amas considérable d’ossemens de dlfférens
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famille naissante.
Ouandle local n’offre point d’arbre au Griffard, pour y construire son
est établi directement sur la pierre ; mais c est toujours
que les oeufs sont déposés , et dans aucun cas sur des matières plus moelleuses.
J’ai observé que, de préférence , le Griffard choisit un arbre isolé pour
son domicile ; parce qu’il est très-méfiant et qu’il aime à voir ce qui se
passe autour de lui. Dans les rochers, sa couvée est plus exposée à devenir
la proie de plusieurs espèces de petits quadrupèdes carnassiers ; qui, justement
parce qu’ils sont plus petits, sont d’autant plus à redouter. C’est ainsi
que, parmi les hommes, les ennemis foibles et pusillanimes sont souvent les
plus dangereux.
La femelle du Griffard pond deux oeufs presque ronds, entièrement blancs,
et de trois pouces quelques lignes de diamètre ; pendant qu’elle couve , le
mâle veille aux besoins communs, lui apporte sa nourriture et chasse pour
toute sa famille , jusqu’à ce que les petits puissent rester seuls dans l’aire
sans courir de danger ; car, devenus plus grands, ils exigent des provisions
si considérables, que les vieux, suffisant à peine à leur voracité, sont alors
obligés de chasser ensemble, afin de satisfaire un appétit aussi démesuré
que l’est celui de deux aiglons ; il est tel même, que des Hottentots m’ont
assuré avoir vécu, pendant près de deux mois, de ce qu’ils dérohoient chaque
jour à deux Griffards, dont lenidétoit dans leur voisinage. Je n’ai pas
eu de peine à les croire, d’après ce que j’ai vu moi-même d’un de ces oiseaux
que j’ai conservé quelque tems vivant, ne lui ayant cassé que le bout de
l ’aîle en le tirant : il fut trois jours entiers sans vouloir absolument manger,
malgré tout ce que je pus lui offrir : mais aussitôt qu’il fut habitue à
prendre sa nourriture , nous ne pouvions plus le rassasier ; il devenoit furieux
à la vue d’un morceau de viande qu’on lui faisoit voir, en avaloit tout
entier des tronçons de près d’une livre, et n’en refnsoit jamais, quoique son
jabot fut quelquefois si plein qu’il étoit forcé d’en dégorger une partie; mais
il ne tardoit jamais à reprendre ce qu’il avoit ainsi rendu. Toute chair quelconque
étoit de son goût, même celui d’autres oiseaux de proie ; et il s’accommoda
fort bien des débris d’un autre Griffard que j’avois disséqué.
Lorsque ces oiseaux sont perchés , on les entend de très-loin pousser fréquemment
de cris aigns etperçans, mêlés, de moment à autre, de tons rauques
et lugubres. Ils volent à une si prodigieuse hauteur , que souvent on
les entend sans qu’il soit possible de les appercevoir.
Le Griffard peut donc être comparé au grand aigle pour la taille ; mais
il en diffère , comme nous l’avons fait remarquer, par les dimensions des
jambes et des serres, et par la tête qu’il a aussi plus ronde, quoique son
bec soit pins foible et moins renflé dans la partie de sa courbure. Il est
caractérisé ; i». par les plumes de l’occiput, qui, étant un peu plus longues