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oiseaux, et en làit sa proie. Mais eomme avec moins de force, il fait souvent
une clière plus commune, à défaut d’oiseaux, il vit d’insectes, et
sur-tout de sauterelles et de mantltes. Il ne souffre aucune pie-grièche
dans son canton ; plus fort qu’elles, il les chasse et les oblige à se fixer
lom de son domaine. C’est bien malgré lui qu’il y voit d’autres oiseaux de
jwoie plus grands ; car il ose souvent poursuivre les milans et les buses,
l ’extrème rapidité de son vol le mettant toujours à même d’éviter ces
oiseaux lorsqu’ils veulent revenir sur lui. Les corbeaux sont les ennemis
après lesquels il paroît le plus s’acbariier, sur-tout quand il a des ceuis à
défendre contre leur voracité. Le mâle les poursuit en criant à peu près
comme notre cresserelle, cri-cri-cri—pri-pri-pri. L e mâle et la femelle ne
se quittent que rarement; ils font la chasse en commun, et construisent
un nid sur les arbres; la femelle y dépose cinq oeufs tachés de brun vers
les bouts.
C’est sur les rives verdoyantes du G amtoos, que j ’ai tué le premier couple
de ces petits éperviers, dont le mâle est représenté de grandeur naturelle
dans laplanclie ci-jointe. Lafemelle estpresque du doubleplus volumineuse
qne le mâle : elle porte exactement la même livrée, à quelques teintes près,
qui sont moins foncées sur son manteau, dans ses rayures et sur les taches
de sa poitrine.
J’ai tué, depuis le Gamtoos jusque chez les Caffres , sept individus de
cette même espèce; je les ai trouvés tous absolument pareils, et n’ai remarqué
aucune différence sensible dans leurs couleurs respectives. Je n’ai
jamais vu cet oiseau dans son jeune âge, et je n’ai été à même que d’examiner
un seul de leurs nids, dans lequel j'ai trouvé cinq oeufs. Ce nid, posé sur le
sommet d’un mimosa, étoit travaillé avec des branches flexibles, entrelacées
les unes dans les autres; de la mousse et des feuilles sèches en revétis-
soient l’extérieur, tandis que le dedans étoit douillettement garni de laine
et de pkiaies.
L e trait suivant, que je ne puis m’empèclier- de rapporter, prouvera ce
que j ai dit de la hardiesse de ce petit oiseau de proie, dont la grandeur
du maie est a peu près celle de notre merle commun. Un jour que j ’ctois
occupé , comme de coutume, à écorcher devant ma tente les oiseaux que
j avois tués , il passa au-dessus de ma téte un de ces éperviers, qui, ayant
remarqué sur ma table plusieurs oiseaux, s’y abattit tout à coup, maigre
ma présence, et m’en enleva un qui étoit déjà préparé; il l’emporta dans
ses serres, et lut bien étonné, après l’avoir plumé sur un arbre à trente
pas de nous, de u’y trouver, au lieu de chair, que de la mousse et du
coton; cela ne 1 enqiécha pas, après avoir déchiré la peau en pièces, de
manger le crâne tout entier, seule partie que je laisse dans mes oiseaux
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