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espèce, du nombre desquels ü ne m’a élé possible d’en tuer que deux, qui
vinrent se précipiter sur les débris d’un baille, que j’avois lait jeter a l’ccart
pour les attirer. En les écorcliaxit, il s’exhala de leurs corps une odeur insupportable
; ce qui prouve qu’ils font leur principale nourriture des cadavres
qu’ils rencontrent. Comme les vautours, ils sont obligés de marcher
quelques pas avant de pouvoir s’enlever de terre ; mais ils ne volent point
en grandes troupes, car je ne les ai jamais vu que deux ensemble, apparemment
le mâle et la femelle. N ’ayant tué que deux femelles, je ne puis indiquer
la différence qui se trouve entre les deux sexes. Je n’ai pu rien apprendre
de particulier sur leurs habitudes et leurs pontes ; les Sauvages m’ont assuré
seulement qu’ils nichent dans les rochers; qu’ils attaquent les agneaux, les
dévorent sur la place, et que jamais ils n’emportent leur proie dans leurs
griffes, même quand ils ont des petits. Nous savons que l’aigle porte, de
cette manière , la sienne dans son aire, pour la déchirer et la partager ensuite
à ses aiglons. Le vautour, au ^unuaiie, n'apporte à ocù petits leur
nourriture que dans son jabot, d’où il la dégorge ensuite. Voilà du moins
une observation que j’ai faite plusieurs fois sur l’espèce que les colons du
Cap nomment stront-vogel (oiseau de merde) , ou aas-vogel (oiseau de
charogne). Il y a même lieu de croire que c’est là généralement l ’usage de
tous les vautours ; car leurs griffes ne sont pas propres à empoigner ni à serrer
fortement. I l "
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