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assure l’avoir vu au Cap. Mais il est bien étonnant que, de tous les oiseaux
de nos contrées que ce voyageur dit avoir trouvés au Cap de Bonne-Espérance,
je n’en aie vu aucun; tandis qu’il ne dit, au contraire, pas un mot
de tous ceux que j’y ai trouvés et qni effectivement sont communs à
l’Europe et à cette partie du monde, où iis n’ont pas subi la plus légère
variation, ni dans leurs couleurs, ni dans leur manière de vivre. Je parlerai
de tous ces oiseaux à mesure qu’il sera question des genres auxquels ils
appartiennent.
Après avoir donné la description de l’espèce d’épervier que j’ai nommée
Gabar, il me restera à parler, dans l’article suivant, d’une seconde espèce
très-petite, mais très-différente, d’éperviers.
La taille du Gabar égale, comme je l’ai dit, celle de notre épervier; il
est seulement moins alongé, parce que sa queue est un peu plus courte.
Toute la partie supérieure du corps, la tête et les joues sont d un gris-brun,
plus foncé .sur le manteau et à l'occiput. Les couvertures du dessus et du
dessous de la queue sont blanches ; les grandes pennes des aîles sont brunes
dans toutes les parties C[ui se voient quand elles sont pliées; en dessous,
elles ont toutes des bandes transversales; les moyennes sont terminées en
blanc. La queue, carrément coupée, est en dessus barrée de brun foncé,
sur un fond plus clair; en dessous, elle l’est de blanc et de noir lavé. La
gorge ainsi que la poitrine sont d’un gris bleuâtre. Tout le reste du corps
et les jambes très culottées, portent une fine rayure de brun-clair sur nn
fond blanchâtre. Les yeux sont d'un jaune vif. La base du bec et les pieds
ont une belle couleur rouge. Les griffes et le bec sont noirs.
La femelle du Gabar est d’un tiers plus forte que le maie : elle a les
pieds et la base du bec d’un rouge moins vif; dans la saison des pluies, le
nnUe perd aussi beaucoup de la vivacité de son rouge. J’ai trouvé en
septembre le nid du Gabar : il étoit posé dans fenfourchure d’un très-gros
mimosa, et construit en dehors, de racines, de petit bois flexible, et garni
intérieurement de plumes. J’ai trouvé dans ce nid trois petits, aussi grands
que le père et la mère ; ils s’envolèrent à mon approche; mais après avoir
tué les vieux, nous prîmes les trois petits, â qui je trouvai les pieds et la
base du bec jaunes. Ils avoient aussi la poitrine et le manteau mélés de
plumes brunes, d’autres entièrement bleuâtres, d'autres encore tout â fait
rousses, et plusieurs portoient même ces trois couleurs ensemble. Tout
le dessous du corps étoit rayé de fauve sur un fond blanc, sali d’une légère
teinte roussâtre. En visitant le nid, j’y trouvai encore un oeuf fort sale, mais
en le lavant, ii devint blanc, il est donc présuinable que la ponte est ordinairement
de cpiatre oeufs, et qu’ils sont blancs; car je n’ai point apperçu
la moindre taclic sur celui qui étoit resté infécond, et qui étoit aussi gros
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que ceux de nos éperviers européens. Dans les trois petits il n’y avoit qu’un
mâle.
Je n’ai trouvé le Gabar que dans l’intérieur des terres, sur les bords des
rivières Swarte-kop et Sondag; je fai pareillement trouvé dans le Karow,
le Camdeboo, et enfin presque généralement dans tout le pays que j’ai
traversé en revenant des montagnes de Neige au Bocke-Veld; mais je ne
l’ai jamais apperçu dans les environs du Cap. II est cependant plus que
probable qu’il doit avoir pénétré jusque là, vu que les oiseaux carnivores,
s’isolant davantage que les autres, leurs espèces doivent s’étendre en raison
de cet instinct naturel, qui porte chaque couple à se choisir un canton
exclusif cpii puisse fournir à ses besoins. La propagation chez les oiseaux
de proie d’un ordre inférieur, étant hien plus considérable que celle des
grandes espèces, il s’ensuit naturellement encore que chacune d’elles doit
occuper un terrain proportionné au plus ou moins grand nombre d’individus
qui la composent.
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