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Testes qu’il leur abandonne. Les Hottentots et les colons dn Cap de Bonne-
Espérance , bien instruits, par l’expérience, de l’babileté des vautours à
découvrir le gibier et de leur voracité, n’abandonnent jamais une pièce
do gibier qu’ils ont tuée et qu’il leur est impossible d’emporter pour le
moment, sans avoir couvert et enterré , pour ainsi dire, l’animal sons rm
tas de brandies et de lénillages; ils laissent même sur le monceau ou leur
mouchoir ou leur veste; mais, malgré cette précaution, il leur arrive
souvent de ne trouver à leur retour qu’un squelette ; car les corbeaux,
plus hardis, travaillent d’abord à découvrir l’animal, et les vautours, se
hasardant alors d’approcher , ont bientôt entièrement devore leur proie.
I.es colons hollandois des cantons où se trouve l’Oricou, lui donnent le
nom de sviarte -das-vogel (oiseau de charogne, noir). Ils désignent ce
vautour par la couleur noire, pour le distinguer d’une autre espèce de
vautours blonds, dont je parlerai dans l’article suivant sous le nom de
chasse-hente , nom qu’il porte au Cap , où les hahitans le désignent encore
par celui de stront-jager : ceux de stront-vogel, stront-jager ou aas-
vogel, sont les noms que généralement on donne au Cap à tous les vautours.
Je n’ai jamais vu l’Oricou dans les environs du Cap; mais il est tr^-
couimun dans l’imi.ma. J .. , snr-tout vers le pays des Grands Na-,
maquois, où on trouve aussi l’autre espèce.
Il niche dans les cavernes des rochers. La femelle ne pond que deux
oeufs blancs et très-rarement trois. C’est en octobre qne ces vautours commencent
à entrer en amour, et en janvier leurs petits sont tous éclos.
Comme ils vivent en troupes formidables , une seule montagne recèle quelquefois
autant de nids qu’il y a des endroits propres à en contenir. Il est
à remarquer qne jamais les vautours ne nichent sur un arbre, du moins
en Afrique ; et je serois bien trompé s’il n’en étoit pas de même à l’egard
des vautours du monde entier. Ils paroissent vivre en très-bonne intelligence
entre eux; car j’ai vu dans la même caverne quelquefois jusqu’à trois
nids l’un à côté de l’autre.
Dans le tems de l’incubation, chaque mâle fait le guet sur la bouche de
l’antre où couve sa femelle ; ce qui rend alors le nid facile à remarquer ;
mais en revanche il est presque toujours inaccessible. J’ai cependant, à
l’aide de mes Hottentots, quelquefois franchi toutes les difficultés et risqué
souvent ma vie pour examiner les oeufs de ces oiseaux, dont lo repaire
est un vrai cloaque dégoûtant, et infecté par une odeur insupportable.
Il est d’autant plus dangereux d’approcher de ces retraites obscures, que
l ’entrée en est couverte de líente, totijours liquide par l’humidité produite
par les eaux qni suintent sans cesse des rochers ; de sorte que l’on risque,
en glissant sur ces pointes de rochers, de tomber dans des précipices affreux
au-dessus desquels ces oiseaux s’établissent de prélérence.
J’ai goûte les oeufs de l’Oricou, ainsi que ceux du chasse-fiente, et je
les ai trouvés assez bons pour en faire usage.
En naissant, le jeune Oricou est couvert d’un duvet blanchâtre. Au
sortir du nid, son plumage est d’un brun clair, et toutes ses plumes sont
bordées d’une teinte roussâtre. Celles de la poitrine et du ventre ne sont
point encore alors contournées en lames de sabre, et sa tête et son cou
sont entièrement couverts d’un fin duvet très-touffu, et les conques de ses
oreilles paroissent à pcino ; cc qui pourroît induire en erreur, e t, dans cet
état, le faire prendre, par quelques naturalistes peu exercés, pour un aigle,
ou bien pour un vautour d’une autre espèce; car il est toujours facile de
distinguer un vautour d’un aigle à la forme seule de serres : caractère bien
plus certain que celui d’avoir la tête nue ; puisque tous les vautours, dans
leur jeune âge, l’ont couverte tout au moins d’un duvet: aussi qui pourra
distraire des nombreux ouvrages sur les oiseaux, tous les jeunes vautours
dont on a fait des aigles 1 malgré qu’il n’y ait cependant rien de plus facile
que de distinguer un jeune oiseau d’avec un vieux; mais pour cela, je
le répète, le premier coup-d’oeil d’un homme exercé vaut mieux, sans contredit
, que la vérification scrupuleilftf* *-.-.110 o«..:« r>onxI»it,-uiA. va.icictàrft,cs gé_
îiératix, <[ui, la pKijjaiL du tems, n’existent que dans l’imagination de
celtii qui les a établis, et conviennent rarement à deux espèces du même
genre. Les Grands Namaquois nomment l’Oricou, ghaip , en faisant précéder
ce mot d’un fort clappement de langue.
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