LE FAUCON A CULOTTE NOIRE, N”. 29.
L ’ o iseau dont il est question dans cet article est encore un faucon
d’Afrique, dont la taille est intermédiaire entre celles des deux faucons
précédens. Ses aîles, moins amples que celles du faucon liuppé, ne s’étendent
pas plus loin que les deux tiers de la longueur de la queue. L e dessus
de la tête et les plumes des jambes sont d’un noir-brun; les pennes des
aîles et celles de la queue ajoutent, à cette même teinte, une bordure
blanchâtre, qui dessine les contours extérieurs, et les détachent les unes
des autres. L a gorge est blanche ; le manteau, ainsi que les couvertures
des aîles, sont d’un gris-brun, et marquées de quelques traits plus foncés
le long du milieu de chaque plume. Toute la partie antérieure du corps est
d’un léger roussâtre, sur lequel sont répandues des taches brunes , formées
en coups de pinceau. L e bas-ventre et les recouvremens du dessous de la
queue.sont de la môme couleur et tachés de même ; mais les traits bruns
qui s’y trouvent également sont plus déliés. Le bec, qui offre absolument
les mêmes caractères que celui du faucon huppé, ect jannp à en hnep, et
couleur de corne dans le reste. Les doigts, très-forts, portent des griffes
noires ; ils sont jaunes , ainsi que les tarses , qui se trouvent emplumés un
peu au-dessous du talon. L ’oe il, très-vif, est d’un brun-noisette. L a queue
est tm peu arrondie.
J’ai tué ce faucon dans le pays des Grands Namaquois ; lorsque je l’ap-
perçus il étoit posé sur un rocher et en train de dévorer un jeune lièvre,
qu’il venoit sans doute de prendre à l’instant même ; ce que je jugeai à la
chaleur du petit animal, dont les membres étoient encore palpitans. Très-
occupe à son repas , l’oiseau se laissa approcher, et je le tuai sur sa proie.
Mon coup de fusil fit partir, à quelque distance de là, un autre oiseau de
rapine, qui me parut un peu plus gros que celui que je venois d’abattre,
et que je crus d’autant plus être sa femelle, que nous étions dans la saison
où tous les oiseaux du canton étoient en amour, et que celui que j’avois
tué étoit un mâle. Je guettai en vain cette femelle , que je vis passer et repasser
à plusieurs reprises, évitant toujours de m’approcher; j’avois cependant
laissé le levreau sur la place où le mâle s’étoit fait tuer, espérant
qu’elle s’y ahattroit aussi en l’appercevant. Toutes mes ruses n’aboutirent
à rien, ne voyant plus reparoître son mâle, elle disparut entièrement. Je
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