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D u c H I N G o u. 35
mes sincères remercîmens, pour la manière obligeante avec laquelle il a
eu l’attention de me montrer les objets les plus rares et les plus curieux de
sa ménagerie , laquelle m’a paru digne d’une grande nation.
N’ayant pu savoir le nom que porte cet oiseau dans son pays natal, qui
est la Chine, à ce que m’a assuré le citoyen Ameshof, je lui ai donné celui
de Chincou ; en attendant que nous apprenions celui sous lequel les
Chinois le désignent, et qu’on lui rendra si on le trouve meilleur que celui
que je lui applique ici.
Ce vautour, de la taille à peu près de celui d’Afrique que j’ai nommé
l’oricou, est caractérisé d’une manière particulière, qui donnera beaucoup
de facilité pour le distinguer de tous les vautours décrits jusqu’à ce jour.
Sa tête est surmontée par derrière d’une touffe de duvet d’un gris-brun,
métis provenus de ces différentes races croisées, tant de la Chine que des autres pays. On y remarque
le ma rail, celui à tête b lanche, l ’oaz in , etc. Parmi les pigeons, dont le nombre est
exorbitant, j ’ai admiré huit pigeons de N icob ar, au moins autant de pigeons verts de Ceilan,
et plusieurs autres espèces très-rares des Indes. Dans des cages séparées étoieuc des |.>eiToquets et
des perruclios de luucoc les espOees. Ensuiic vcjiolt la volière des petits oiseaux. Celle-ci étoit
pratiquée près de la maison, et en faisoit même partie. C’élolt une pièce qui donnoit dans une
salle par une grande croisée, d’où l ’on pouvoit jouir de leur v u e , et q u i , en môme tems, com-
iimniquolt dans une vaste volière en dehors. L ’été tous les petits oiseaux sont lâchés dans cette
volière qui se garnit d’arbrisseaux, où plusieurs d’entre eux font leur petits, quoique dans un climat
bien différent du leur. Pendant l ’h iver les petits oiseaux restent renfermés dans la pièce où
il y a un pocle ; et tous les grands oiseaux rentrent dans des bàciraens faits exprès et chaulïés
à un degré convenable. Les ffa ix immenses que doit occasionner ce goût si dispendieux, sont incalculables
; vu que le citoyen Ameshof n’épargne rien pour augmenter sa ménagerie j e t , outre
l ’achat des animaux , l ’entretien seul doit en être exorbitant.
J ’ai parlé de la superbe volière du citoyen Tem niinck , trésorier de la Compagnie des Indes.
J’a i vu chez cet amateur les choses les plus précieuses j mais i l n’aimoit que les petits oiseaux,
dont il prenoit un soin si particulier , qu’il étoit aussi parvenu à faire faire des petits à beaucoup
d’espèces ; entre autres, au cardinal du C a p , à celui de Madagascar, au caHat, au grenadin,
au sénégali, au bengali, etc. Ces deux amateurs, qui peut-être ont poussé le plus loin l ’art d‘élever
et de propager dans leur pays froid , les oiseaux des contrées les plus chaudes, m’ont assuré
que ce n ’étoit pas tant la chaleur qu’une nourriture convenable qu’il falloit chercher à procurer
aux oiseaux pour les faire produire dans nos climats. E t , en général, on doit rendre justice aux
Hollandois à cet égard : aucune nation n’a poussé si loin l ’art d’élever les oiseaux de basse-cour ;
car nulle part on ne voit une aussi grande quantité des différentes volailles. Les jardins hollandois,
pour leurs productions , sont des chefs-d’oeuvre ; et cependant il n’est peut-être pas de climat plus
ingrat que celui do la Hollande pour la génération des animaux étrajigcrs et des plantes exotiques ;
mais ses industrieux habitons ont su , avec beaucoup d’a rt, fo r ce r , pour ainsi d ire , la nature à
être libérale envers eux. Aussi des hommes qui sont parvenus à enchaîner la mer , et à lui poser
des bornes, no pouvoient gémir long-tems sous le joug de l ’esclavage.
L a ménagerie de la citoyenne B a k e r , près de la Ha ye, est de même digne de l ’admiration des
voyageurs. Outre une grande quantité d’oiseaux de toute espèce, elle y entretient aussi beaucoup
de différens quadrupèdes. Le citoyen Boers possède également à Hasserwoude , près de Leyde ,
une charmante v o liè re , où j ’ai vu v iv an t , outre beaucoup d’espèces rares, le jeai bleu de la
Caroline, le mainattc, le cacatou bleu , le cacatou à huppe rou g e , etc. Tout le monde a entendu
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