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Dans son jeune âge, la base du bec est bleuâtre, le bec couleur de corne
et les pieds sont jaunâtres ; la couleur générale du plumage est alors d’un
brun uniforme, plus clair sur la tête et le cou, et plus foncé sur le reste
du corps. Mais toutes les plumes sont en partie bordées d’une teinte plus
claire et plus lavée.
Le Bateleur se repaît, comme les vautours, de toutes sortes de charogne;
cependant il attaque souvent les jeunes gazelles; 11 rode dans les
environs des habitations, où il cherche à surprendre les agneaux ou les
moutons malades; les jeunoc elles sont encore petites,
deviennent uussi sa proie, sur-tout quand qnelqu’accident les ont séparées
de leurs père et mère. Les colons d’Anteniquoi nomment cet oiseau de
proie herg-haan (coq de montagne) ; c’est le nom qu’ils donnent, en général
, à tous les grands oiseaux de rapine et particulièrement aux aigles.
Il suffit de jeter itn cotrp-d’oeil sur cet oiseau, pour être convaincu qu’il
-n’a point les caractères qu’on a donnés aux aigles; car ses serres ne sont
point aussi fortement arquées, et son hcc est proportionnellement moins
vigoureux. C’est encore une de ces espèces ambiguës qui tiennent autant
du vautour que de l’aigle, et qui doit occuper, à côté du caffre , une place
entre les aigles et les vautours.
Le canton où j’ai vu le plus communément le Bateleur est celui où
j’étois campé sur les bords du Queur-Boom, proche la haie Lagoa. Ils ne
volent point en troupe , et on n’en voit plusieurs ensemble que lorsqu’un
concours d’autres oiseaux de proie a attiré tous ceux du canton sur quelques
cadavres. Dans ce seul cas, on les trouve rassemblés ; mais quand ils
sont repus, chaque couple pieiid une rouie dlliéierile pour se rendre dans
leurs retraites respectives, et s’enfoncer dans les montagnes voisines ou
dans les différens quartiers de la forêt, où ils ont établi leur demeure.
J’ai remarqué aussi que ces oiseaux emportent dans leurs jabots la nourriture
qu’ils dégorgent ensuite à leurs petits , à qui ils paroissent très-attachés;
car je les ai vus constamment leur porter à manger quoiqu’ils fussent
déjà aussi forts qu’eux et bien capables de se pourvoir eux-mêmes de nourriture.
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