
c o n s id é r a b le q u e c e lle s d e s a u t r e s a ig le s ; p a r c e q u e , n e s’é t e n d a n t q u e ju s q
u ’à la m o it ié d e la lo n g u e u r d e la q u e u e , e lle s s em b le n t ê tre p lu s c o u r t e s ,
p r o p o r t io n n e llem e n t à c e tte q u e u e , q u i e s t fo r t l o n g u e ; m a is s i l ’ o n c o n s
id è r e le v o lum e d e s o n c o r p s , ' o n t r o u v e s o n e n v e r g u r e a s s e z g r a n d e .
L e B la n c h a r d a le co rp s m o in s g ro s q u e n o s a ig le s ; i l e st p lu s a l lo n g é e t
p lu s s v e lte d e t a i l le ; e n i in , c om m e i l c o n v e n o i t q u ’i l fu t c o n s t ru i t p o u r la
c h a s s e a u x o is e a u x . I l e s t , e n u n m o t , à n o s a ig le s ce q u e s o n t le s le v r ie r s
Le Blanchard est caractérisé par une espèce de huppe qui prend naissance
derrière l’occiput; mais elle est beaucoup moins apparente que dans
l’espèce précédente. On l’apperçoit très-peu dans la femelle : celle-ci est
d’un tiers plus forte que le mâle ; sa couleur est généralement plus lavée
de brun fauve, sur ie manteau et les couvertures des aîles ; tous deux sont
gantes ; c’est-à-dire, qu’ils ont des plumes jusque sur les doigts. La queue
est rayée transversalement de noir et de blanc ; les grandes pennes sont brunâtres
dans leurs barbes extérieures, et rayées dans toute la partie qui est
couverte quand l’aîle est ployée. L’iris et les doigts sont d’un beau jaune;
les griffes, qui sont trAç-fortccont uiio couleur plombée, ainsi que le bec.
Toutes les plumes du Blanchard sont blanches, flambées de noir-brun
sur le manteau ; elles sont douces au toucher, et non rudes, comme celles
des aigles en général. Son ramage est formé de plusieurs sons aigus répétés
précipitamment, et qu’on peut rendre par cri-qui-qui-qui-qui. Lorsqu’il
est perché et repu, on l’entend pendant des heures entières répéter ces mêmes
accens, qui paroissent assez foibles pour un oiseau dont la taille égale,
à un tiers près , celle du griffard. Le Blanchard bâtit son aire sur le sommet
des grands arbres. Le mâle couve tour à tour avec sa femelle. Je n’ai
trouvé que deux oeufs dans le seul nid de Blanchard que j’aie vu ; ils
étoient blancs et de la grosseur de ceux d’une dinde, mais d’une forme
plus ronde.
Quand, obligé de quitter mon camp, je me décidai à tuer le mâle et
la femelle, les petits étoient déjà couverts entièrement d’un duvet blanc
fauve. J’ai essayé d’élever ces deux aiglons ; mais mes chiens les tuèrent
avant qu’ils ne fussent couverts de toutes leurs plumes. A juger par celles
qu’ils avoient déjà, la première livrée du Blanchard approche beaucoup
de celle de l’âge fait; à l’exception que le brun est plus lavé et que toutes
les couvertures des aîles sont bordées de ronssâtrc. En général, j’ai remarqué
dans beaucoup de jeunes oiseaux de proie, que la couleur fauve ou
rousse borde toujours plus ou moins les plumes de tout le manteau. Je n’ai
jamais rencontre le Blanchard que dans le pays d’Autcnîquoi.