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courte et le corps plus épais; mais, comme eux, il a le tarse fort long, ce
qui Féloigne un peu des faucons. Sa queue est étagée, les plumes extérieures
étant d’un tiers plus courtes que celles du milieu. La tete , le cou ,
la poitrine et tout le dessus du corps, sont d’un gris de perle, plus foncé
snr le sommet de la tête, les joues et sur une partie des plumes scapulaires
, où elles prennent un ton brunâtre ; les couvertures du dessus de la
queue sont blanches ; sur les côtés, elles sont rayées de gris-brun et ponctuées
de la même couleur. Le ventre, sur un fond blanchâtre, est rayé trcs-
ilnemcnt de gris-bleu clair ; les rayures du reste du plumage sont plus séparées
les unes des autres, et elles sont d’un joli gris-bleu sur les jambes.
Les grandes pennes de Faîle sont noires; chacune des plumes de la queue
est terminée de blanc, celles du milieu sont noirâtres, les autres ajoutent
à cette couleur de larges bandes blanches. L ’iris est d’un rouge-brun foncé.
Le bec et les ongles sont noirs.
Cet oiseau est de la grosseur de notre faucon. La femelle diffère du
mâle par sa taille, qui est d’un tiers plus forte ; la hase de son bec et ses
pieds sont d’un jaune plus foible encore, et c’est principalement dans le
tems des amours que ces mêmes parties, dans le mâle, prennent une couleur
plus vive ou plus orangée ; c’est alors aussi qu’il chante, ainsi qne la
plupart des autres espèces d’oiseaux chanteurs. Perché sur le sommet d’un
arbre, auprès de sa femelle, qu’il ne quitte pas de toute Fannoo, ou bien
dans le voisinage du nia ..x .11- :a des heures entières, et
d’une manière particulière ; comme notre rossignol, on l’entend le matin
au lever du soleil, le soir au déclin du jour, et quelquefois dorant toute
la nuit. C’est pendant le tems qu’il chante d’une voix forte qu’on peut facilement
l’approcher pour le tirer; mais il faut que le chasseur, qui s’avance
sur lu i, s’arrête, demeure immobile, et ne fasse aucun mouvement dans
l’instant où l’oiseau se tait pour reprendre haleine, parce que dans ces intervalles,
il part et s’éloigne au moindre bruit; mais, comme tous les oiseaux
chanteurs, il semble s’écouter avec une sorte de complaisance, et n’entend
plus ce qui se passe autour de lui; toute sa sûreté étant alors confié à ses yeux,
qui sont très-clairvoyans. Assez généralement cet oiseau se perche sur un
arbre isolé, où il est impossible de l’approcher ; dans ce cas, le mieux est
de l’attendre à la passade, dans un endroit où il soit accoutumé d’aller;
car c’est envain que l’on tenteroit de ie surprendre, puisqu’il part aussitôt
qu’il voit le chasseur s’avancer vers lui.
Le Faucon chanteur fait une guerre cruelle et sanglante aux lièvres, aux
perdrix, aux cailles, et généralement à tout le menu gibier; il prend aussi
les taupes, les souris et les rats. La rapine et le carnage sont des fonctions
nécessitées chez lui par le besoin de satisfaire un appétit démesuré : j’en ai
élevé un jeune que nous ne pouvions rassasier que difhcilement.
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La femelle construit son nid dans Penfonrchure des arbres ou dans les
gros buissons touffus; sa ponte est de quatre oeufs entièrement blancs et
presque ronds. Dans des voyages tels que ceux que j’ai laits, on goûte de
tout; j’ai mangé ces oeufs, fraicliement pondus, et je leur ai trouvé un petit
goût sauvagln; cuits, le blanc conserve une grande transparence et une
teinte bleuâtre ; le jaune est d’une belle couleur rouge de safran, et le dedans
de la coquille d’une couleur verte. Dans son jeune âge, le plumage
du Faucon chanteur est mélangé de beaucoup de roussâtre.
Cette belle espèce d’oiseau se trouve dans la Caffrerie et dans tout le pays
qui l’avoisine; je l’ai rencontré aussi dans le Karroiv et le Camdeboo. La
saison des amours est le seul tems où le mâle fasse entendre son chant,
dont chaque phrase dure près d’une minute. Je n’al jamais entendu chanter
la femelle. Lorsque j’appercevois une couple de ces oiseaux, s’il m’anl-
voit de tuer le mâle le premier, j’étois certain d’avoir bientôt la femelle ,
qui, par attachement pour son mâle, et le cherchant par-tout, l’appcloit
sans discontinuer, d’une voix triste et lamentable, dont les accens jii’iii-
djquoient à chaque instant les lieux par où elle passoit et repassoit sans
cesse en vain, et où il suffisoit de l’attendre; car, faisant peu d’attention
à moi, elle sembloit s’offrir volontairement à la mort. S i, au conLiaire,
J avois tué la femelle la première, le mâle n’eii devenait que plus méfiant ;
il se retiroit sui 1« sommet des arbres les plus isolés, où chantuii non-
seulement tout le jour, mais pendant ia nuit entière ; et si je chercliois à
le poursuivre, il quittoit tout à fait le canton et n’y rentroit plus.