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je l’ai apperçue plusieurs fois étant à la chasse dans le bois, et j’ai remarqué
même qu’elle voloit très-bien en plein jour et pendant la clarté du
soleil; mais pour l’appercevoir il falloit, ou qu’un coup de fusil l’eut fait
lever, ou qu’on s’approchât de l’arbre sur lequel elle étoit percliée. Je
doute cependant que cette chouette chasse dans d’autres momens que le
soir ou au point du jour. Car lorsqu’il m’arrivoit <.l’en rencontrer une en.
plein midi, tous les petits oiseaux fentouroient et se jetoient sur elle, en
la poursuivant jusqu’à ce qu’elle se fut cachée de nouveau; et elle ne
leur faisoit aucun mal. Elle paroissoit, au contraire, fuir à leur approche,
et s’éloigner d’eux sans chercher même à leur faire la moindre résistance;
seulement, de tems à autre, elle laissoit échapper un cri plaintif, à peu près
le même que celui que fait entendre notre effraie lorsqu’elle vole le soir.
Elle faisoit aussi un craquement de bec fort particulier et qu’on entendoit
d’assez loin.
Je n’ai pu rien apprendre de positif ni sur la ponte, ni sur la manière
dont cet oiseau construit son nid. La femelle est un peu plus forte que le
mâle; mais elle en diffère d’ailleurs très-peu par son plumage, qui est
seulement moins flambé de blanc. Ses yeux m’ont aussi paru d’un jaune
un peu moins foncé. Lorsque nous étions campés, et que nos feux du
soir étoient allumés ces oiseaux venoient voler au-dessus de notre camp,
et quelquefois leurs cris lugubres nous empêchoient de dormir; mais
nous les tuions facilement à la clarté du feu ou de la lune.
Tome J. D d
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