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D e toutes les espèces d’oiseaux de proie connues jusqu’à ce Jour, il n’en est
aucune à laquelle on puisse comparer ni rapporter l’oiseau dont il est ici
question. Sa queue, extraordinairement courte, le distingiie et le caractérise
d’un manière particulière , car elle dépasse à peine les plumes du croupion
qui en recouvrent pîusRéTârmoItréTërcIâns doute sa dimension, elle atteint
au plus six pouces de longueur ; ce qui prête à l ’olseau peu de grâce surtout
en volant, et contraste mal avec ses grandes aîles, dont l’envergure
paroît encore plus ample à cause du peu d’étendue de cette queue. Quand
je VIS voler le Bateleur pour la première fois, je crus appercevoir un oiseau
que quclqu’accident avoit privé de sa queue ; et l’on seroit d’autant plus
porté à le présumer, que, dans son vol, il a effectivement un mouvement
très-extraordinaire, et que j’attribuai d’abord au défaut do la queue, laquelle
, tenant lieu de gouvernail, sert si bien aux oiseaux de proie pour
se diriger avec agilité et grâce dans les plai nés de Pair. Mes observations
me prouvèrent, par la suite, que la queue écourtée de cet oiseau est un caractère
constant dans Tespèce, et sa manière de voler, un jeu don t il s’amuse
en provoquant sa femelle, qui lui répond de la même manière.
Le Bateleur plane en tournoyant en rond, et laisse ccliapper, de tems en
tems, deux sons très-rauques, dont l’un est chanté d’un octave plus haut que
1 autre; souvent il rabat tout à coup son vol, et descend à une certaine distance,
en battant l’air de ses ailes, de manière que l’on croiroit qu’il s’en
est cassé urie et qu’il va tomber jusqu’à terre. Sa femelle ne manque alors
jamais de répéter le même jeu. On pent entendre ces coups d’aîles à une
très-grande distance ; je ne puis mieux comparer le bruit qui en résulte, et
qui n est qu’un froissement dans Pair, qu’à celui que fait une voile dont
un des coins s’est détaché, et qu’un grand vent agite violemment.
J’ai tiré le nom de cet oiseau de sa manière de sc jouer dans les airs :
on diroit, en elfet, un bateleur qui fait des tours de force pour amuser
les spectateurs. Ces oiseaux sont très-communs dans tout le pays d’Auteniquoi
et le long de la côte de Natal jusque dans la Caffrerie. Il ne s’est
peut-être pas passé un seul jour pendant tout le tems que j’ai parcouru cette
charmante
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