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 Il  est  heureux que  le  dessinateur  ait  au moins  vu l’urubu  quand il  l’a  
 dessine ; car il est passablement représenté dans les planches enluminées de  
 Buffon , N ’.  187,  sous le  nom de vautour du Brésil (1). On ne peut pas en  
 dire autant de Buffon; car certainement 11 n’a pas même jeté un coup-d’oell  
 sur la planche  qui  représente  cet  oiseau,  sans quoi il n’aurolt pas commis 
 I erreur qu il a faite. Mais malheuréusement  il est  facile  de  se  convaincre  
 que tous ses rapprochemens ont été  faits de la même manière,  c’est-à-dire,  
 saiK avoir ni vu ni comparé les espèces. Il est encore bon de remarquer qué  
 le Chasse-fiente d’Afrique  est plus de trois fois plus fort que l’urubu, étant  
 seulement un  peu moins  grand  que  l’oricou.  Ses  ailes  ployées  s’étendent  
 presque jusqu’au  bout de la  queue.  Ce caractère seul suffira pour le distinguer  
 de  l’oricou,  dont  les  ailes  dépa.ssent  la  queue  de  plusieurs  pouces. 
 II n a pas non plus la tête  et le  cou nus comme ce dernier, mais couverts  
 comme le percnoptère et le vautour du N".  4a5 de Buffon ,  d’un duvet lié  
 et cotonneux. 
 Ayant d avoir comparé le Cbasse-iiente avec ces deux oiseaux,  Je croyois  
 evoir le  rapporter à l’espèce du percnoptère ; mais  la confrontation de ces  
 trois oiseaux m’a fait voir que je ni’étois trompé, et que le Cliasse-Jiente est  
 une nouvelle espèce à ajouter à  ces  deux autres,  911Í,  fie tonc  Lu vautours  
 décrits,  ont lfi>  Jo Acoocmljlciiice avec  lui. 
 On  ne  sauroit  confondre  le  Chasse-fiente  avec  le  percnoptère;  puisque  
 le  caractère  de  ce  dernier,  d’avoir  les  aîles  plus  courtes  et  la  queue  
 plus  longue  que les aigles , ne convient nullement au premier, dont les  aîles  
 ,  au contraire,  sont plus  longues  et  la queue plus courte :  d’ailleurs, sa  
 tete  est  d’un  bleu  clair,  et son  cou  n’est point couvert d’un  duvet blanc,  
 mais jaunâtre ;  enfin,  le  Chasse-Cente  n’a  point la tache brune  en forme  
 de  coeur,  que  le  percnoptère  porte  sur la poitrine,  et  sa couleur est toute  
 diilerente.  Le  Chasse-fiente  ne  peut pas  non  plus  être  considéré  comme  
 une varíete du vautour du N ”.  4^5 de Buffon : la seule inspection des deux  
 ligures  suffira pour en  convaincre  ceux qui  prendront la peine  de les corn-  
 parer  ensemble. 
 La  couleur  générale  dn  Chasse-fiente  tire  sur  le  fauve  isaheile,  et  approche  
 de celle  qu’on nomme  café  au  lait.  Quelques-unes  des  petites  couvertures  
 des  ailes  sont marquées  d’une  teinte  plus  foncée,  et  les  grandes  
 pemies sont noirâtres.  Il a an bas du cou, par derrière, une  espèce de fraise  
 de plumes  longues  et effilées,  qui  sont contournées par le frottement de la 
 « o U A   A ' ? ”  7 ° ' “ ^  p r « ! «   MU», 
 L d e m A r e   ’’   T   A ™ “ “ ’   9“   1'*   te c rlp t io u s   ,  ceci  prouve 
 cviüemmcnc  encore  la  manière  dont  cet  ouvrage  a  été  fait. 
 Tome I .  pj 
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