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28 H I S T O I R E N A T U R E L L E
L E C H A S S E - F I E N T E , N ”. 10.
I hdîpehdammeht du grand vautour décrit dans l’article précédent, on
trouve encore dans toute la partie de l’Afrique que j’ai parcourue, tin autre
grand vautour qm diffère totalement du premier, tant par les couleurs
que par plusieurs caractères qui le feront distinguer facilement de l’autre
espèce.
J’ai laissé à cet oiseau le nom de Cliasse-fiente, qui est la traduction littérale
du nom Iiollandois stront-jager, par lequel les colons du Cap de
Bonne-Espérance désignent, en général, tous les vautours, et particulièrement
celui de cet article, parce qu’il est le plus connu; l’oricou ne se trouvant
que sur les confins des plantations européennes, où, comme je l ’ai
dit, il est appelé oiseau de charogne , noir ( s\varte-aas-vogel).
Le Chasse-iiente est l’olseau dont parle Kolbe, sous le même nom, et
qu’il donne pour un aigle du Cap. On voit que Buffon, en rapportant ce
prétendu aigle du Cap au genre des vautours, n’a pas été fondé cependant
a le placer parmi l’espèce de l’urubu de l’Amérique, et à conclure qtie
l ’urubu se trouvoit également en Amérique et en Afrique: conclusion d’autant
plus hasardée, qu’il n’est encore rien moins que prouvé, qu’aucun des
vautours du nouveau monde se trouve aussi dans raiicien. Mais Buffon
ne s est pas contenté de cela seul ; il a de plus voulu nous indiquer précisément
le passage entre le Brésil et la Guinée, où l’urubu a dû. traverser
la mer pour se rendre en Afrique. Si ce naturaliste s’ctoit donne la peine
de comparer l’urubu d’Amérique à la description de Kolbe, il se seroit facilement
convaincu que le bec gros et crochu du stront-vogel ne pouvoit
convenir à l’urubu, qui l’a , au contraire, long et si mince que les colons
espagnols et portuguais lui ont donné le nom de gallinaco, gallinaca ,
et les Anglois celui de dindon-buse. L ’urubu a , en effet, le bec plus ressemblant
à celui d’un dindon qu’à, celui d’un vautour. Duniarcbais, qui
avoit bien remarqué la forme particulière du bec de cet oiseau de proie, en
conclut trop légèrement qne c’est une espèce de dindon sauvage qui s’est
habituée à manger des corps morts et de la charogne. Voyez l’ourigourap,
planche 14 de ce volume. Cet oiseau, qui est aussi un vautour, a le bec lait
à peu près comme celui de l’urubu, sinon qu’il est plus alongé.
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