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manque aussi du crocliet des côtes. Je rangerai donc le Blac à côté de ce
prétendu milan de la Caroline; d'autant plus que leurs moeurs sont les
mêmes, d'après ce que dit Catesby, qui parle de cet oiseau américain sous
le nonr d’épervier à queue d’hirondelle (i).
La queue du Blac est très-peu fourcluie; car la plus longue plume de
chaque côté n’excède que d’un pouce celles du milieu, qui sont les plus
courtes; ainsi, par ce caractère, il sera facile à distinguer du milan de la
Caroline de Brisson, dont les deux plus grandes plumes de la queue sont
de huit pouces plus longues que celles du milieu.
Le Blac mâle, que j’ai fait représenter dans la planche coloriée, N". 3 6,
est de la taille de notre cresserelle femelle. Cet oiseau est facile à recon-
uoitre parle noir de toutes les couvertures de ses aîles, le blanc de la partie
antérieure de son corps, le gris roussâtre de son manteau, de sa tête et de
son cou par derrière. Les pennes des ailes sont d’une couleur cendrée plus
ou moins foncée, et toutes sont terminées de blanc; les scapulaires le sont
d’une ligne roussâtre fauve. La queue est blanche en dessous, et d’un gris
nué de roussâtre par-dessus; les deux plumes du milieu, plus entièrement
■ de cette couleur, sont, ainsi que toutes les autres, terminées de blanc.
Du noir couronne foeil, qui est d’un orangé vif. Le même noir ombrage
fespace compris entre les narines et foeil.Les serres sont noires, ainsi que
la mandibule supérieure; l’inférieure l’est seulement au bout; sa base est
jaune, ainsi que les doigts et le tarse, dont une partie du haut est emplumée
et se trottve couverte par les culottes très-amples de cet oiseau. L ’aîle
pliée s’étend plus loin que le bout de la queue.
La femelle diffère du mâle par sa taille, qui est un peu plus forte; son
manteau est aussi d’une teinte plus bleuâtre; le noir de ses ailes est moins
foncé, et son blanc est légèrement sali. Ces oiseaux nichent clans l’enfour-
cbure des arbres : le nid, assez spacieux, est très-évasé; de la mousse et
des plumes en garnissent fintérieur. La ponte est de quatre ou cinq oeufs
blancs.
En naissant, les jeunes de celte espèce sont d’abord couverts d’un duvet
gris roussâtre, qui se remplace par des plumes, cpi, sur le manteau, la téte
et le derrière du cou, prennent une forte teinte roussâtre. Toute la poitrine
est alors d’un beau roux ferrugineux, et le reste du blanc est teint légèrement
de cette même couleur. Voyez la planche 3y.
J’ai trouvé le Blac répandu sur toute la côte est d'Afrique, depuis le
( i) Histoire naturelle de la Caroline, par Catesby, planche IV .
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Dnjven-ÎIoek, où je l’ai vu la première fois, jusque cliez les Caffres, où
il est moins commun qu’en-cleçà; je l’ai vu aussi dans l’intérieur des terres,
dans le Camdeboo et sur les boi'ds du Swarte-Kop et du Sondag. Il est
toujours perché sur le sommet des arbres ou des plus hauts buissons, d’où
on peut l’appercevoir de très-loin, par son hlanc très-brillant au soleil. Son
cri est des plus perçans, et il se plait même à le répéter souvent, et plus
particulièrement lorsqu’il vole : ce qui le décèle et avertit de sa présence.
Je n’ai jamais vu le Blac faire de mal aux petits oiseaux, quoique souvent
il poursuive les pie-grièclies, seulement pour les éloigner du lieu de sa
chasse, qui se réduit à celle des insectes, des sauterelles, et des manthes
sur-tout, dont il fait un grand dégât. 11 est hardi et courageux. Je l’ai vu
s’acharner à poursuivre les corbeaux, les milans et obliger ces oiseaux,
beaucoup plus forts que lui, à déguerpir des lieux qu’il s’est choisis, et
où 011 le voit continuellement. Il est très-farouche et singulièrement difficile
à approcher. La nature de ses alimens produit sans doute l’odeur de
musc dont ses excrémens et son corps sont éminemment parfumés. I,es
dépouilles de ces oiseaux conservent toujours cette odeur dans mon cabinet,
malgré celle des préparations dont je fais usage pour préserver les
animaux de la voracité des insectes destructeurs.
Il paroit que le Blac habite une grande partie de l’Afrique; car j’ai vu,
chez le citoyen Desfontaines un individu de cette espèce qu’il avoit tué
en Barbarie; j’en ai vu aussi un dans un envoi d’oiseaux venant directement
des Indes; il reste à savoir si cet oiseau n’y avoit point été envoyé
d’ailleurs.