L E H U P P A R D , N \
M a io h î les grandes différences qui se trouvent entre les dimensions du
Hnppard, comparées à celles de l’aigle dont nous venons de faire mention,
il est évident que cet oiseau appartient au genre des algies. Comme le griffard,
il est courageux ; comme lui, il vit principalement de sa chasse et
ne cherche les voieries, que lorsque, tyrannisé par la faim, 11 n’a trouvé rien
de mieux pour se repaître et appaiser sa voracité : ce que font généralement
tousys oiseaux de proie de quelque genre qu’ils soient. J’ai tant de fois été
à même de vérifier cette observation, que, quoiqu’en disent tous nos historiens
poètes , et tous les écrivains qui les ont copiés, je soutiendrai et je
répéterai, qu’il est faux que les aigles , quelqu’affamés qu’ils soient, ne se
jettent jamais sur les cadavres.
Comme le griffard, le petit aigle dont il est ici question, est caractérisé
par une huppe, mais qui est beaucoup plus allongée; ses pieds sont de même
couverts d’un fin duvet, qui s’étend jusqu’à la naissance des doigts; son bec
crochu , sao oogle.i fnric«xû«taiqiiéa et biim affilés,^annoncent un oiseau de
pierre et de destruction, quoique sa taille ne surpassV'guère celle de nos plus
fortes buses. N ’ayant pas assez de force pour saisir et abattre les gazelles ,
le Huppard se contente du menu gibier, tels que lièvres, canards et perdrix,
qu’il chasse avec dextérité. Ses longues ailes, dont la pointe s’étend
presqu’aussi loin que le bout de la queue, lui servent merveilleusement
bien pour s’élancer avec promptitude et saisir avec succès des oiseaux dont
le vol est aussi rapide que celui des perdrix d’Afrique.
J’ai tire la dénomination de cet aigle de l’espèce de huppe qui le caractérise
SI bien. Cette touffe de plumes prend naissance sur l’occiput, se prolonge
de cinq à six pouces par derrière, et descend avec grâce, en se
courbant un peu vers le corps ; elle est si flexible et si légère, que le plus
petit vent ou le moindre mouvement de l’oiseau suffit pour la faire jouer
en tout sens ; ce qui lui prête une grâce toute particulière, en donnant à
cette panache mille formes différentes, qui ajoutent encore à son agrément
celui de varier à l’infini cet ornement de tête ; parure que nos femmes ont
si bien su imiter.