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J72 HISTOIRE
d'ailleurs judicieux, nous verrons qu'il s est
trompe en rapportant Je premier boa scytaJe
de Linnoeus au genre des orvets. Ces derniers
animaux forment un genre très-tranché
dans iordre des ophidiens, et il ne paroît
pas convenable d > ranger des serpens munis
de plaques en dessous, et qui n'ont d'autres
rapports avec eux que d'avoir une forme
cyimdrique et h queue obtuse. Nous verrons
dans le cours de ce travail, que Schneider
a commis plusieurs fois" cette méprise, que^
je-mesui^ empressé de réparer en établissant
deux genres nouveaux, voisins des véritables
orvets; savoir, lo Us e/yorou orvets à plaques
en dessous, et non venimeux; 2^ et/es c/oi/
iomes oa orvets à plaques, et venimeux.
Le boa scytale décrit par Gronovius et
Schneider sous le nom a,
comme celui de Lion^eus, deux cent cinquante
plaques entières sous le corps, et
vingt-six sous la queue. Sa longueur est de
neuf pouces, y compris la tête qui a quatre
hgnes, et la queue qui a dix lignes.
La tête est oblongue, étroite, cylindrique,
arrondie, obtuse en devant, convexe en
dessus, et couverte de plaques polygones.
Ces plaques sont disposées comme il suit,
savoir : deux paires carrées entre le museaii;
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et les yeux, puis une plaque centrale cordiforme,
ayant sa pointe tournée en arrière,
et sur chacun de ses côtés une pfetite
plaque sous laquelle l'oeil est placé; enfin
sur la partie postérieure, deux grandes plaques
triangulaires qui recouvrent entièrement
l'occiput. Les côtés de la tête sont
droits et convexes; la mâchoire inférieure
est beaucoup plus courte ; les yeux sont trèspetits,
arrondis, latéraux ; le corps est trèsmince
, oblong, confondu avec la tête, et
d'une largeur presque égaJe à l'anus; la
queue est courte, à peine plus mince que
le corps à sa base, et ensuite terminée eu
pointe. La couleur est variée d'anneaux
noirs et blancs.
D'après les difïérens caractères que présente
ce reptile, Gronovius a cru devoir eu
former un genre sous le nom de scytale,
et il l'a regardé comme très-voisin des orvets
par la forme de son corps et de sa queue,
et de son g^nre cenchris (notre boa cenchris)
par ses plaques sous-caudales.
Il est convenable d'annoncer ici que le
boa scytale, décrit par Linn^us dans sa
douzième édition du Systema naturoe, par
Gmehn dans la treizième, par Lacépède et
Latreille, est notre boa anacondo.
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