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(Voyez la description des.grelots du serpenÊ
à sonnettes, tome 1, pag. 87 et siiiv.) Lorsqu'un
voyageur passe imprudemment trop
près d'un crotale, l'animal aussitôt se roule
en spirale, agite et fait résonner ses grelots,
puis il attend qu'on le provoque pour
s'élancer sur le téméraire, et pour lui enfoncer
dans les chairs les crochets envenimés
qui sont situés sur le devant des
branches externes de sa mâchoire supérieure.
Ces crochets peuvent percer des
bottines et des gants ; et le venin est tellement
act i f , qu'on a vu un chien périr
quinze secondes après avoir été mordu ;
mais on connoît plusieurs moyens curatifs
pour guérir du venin des crotales, à moins
que la morsure ait pénétré dans une artère ;
dans ce dernier cas le mal est incurable, si
le secours de la succion n'est pas employé
aussitôt après. (Voyez ce que j'ai dit sur le
venin des serpens, to m. I , p. 123; et tome V,
pag. 70 et 76. )
Non seulement il est prouvé que le venin
des reptiles ne peut être dangereux lorsqu'il
est b u , même en certaine quantité ; mais
tout le monde sait aussi que la chair de
tous les serpens est bonne à manger, et
que dans plusieurs contrées policées on
d e s c r o t a l e s . 5oi
mange les couleuvres et les vipères après
en avoir ôté la tête et la peau. W^. Bartrani
rapporte aussi que plusieurs anglo-américams
aiment beaucoup la chair du serpent
à sonnettes ; mais il est à croire que c'est
plutôt par dégoût que par îa crainte du
venin qu'ils refusent la chair de ce même
animal lorsqu'il s'est mordu lui-même avant
de mourir, car le serpent doit dans ce cas
se corrompre promptement, l'effet du venin
consistant à décomposer la masse du sang
et à en séparer tout le sérum, ainsi que l'a
prouvé Sténon par une expérience que j'ai
rapportée dans cet ouvrage, tom. 1, p. 342.
L e s crotales sont tellement dangereux
qu'il est prouvé que la plus légère morsure
laite par leurs crochets venimeux peut tuer
de très - grands animaux ,• cependant on a
beaucoup trop exagéré la malignité de ces
ammaux qui ne peuvent ramper assez vite
pour atteindre un homme à la course, et
ne mordent jamais l'homme que lorsqu'ils
sont provoqués ou lorsqu'ils se croient en
danger; il est même reconnu qu'ils font entendre
le bruit de leurs sonnettes quelques
mstans avant de se venger contre leurs
agresseurs. Dans l'intéressant Mémoire de
Palisot Beauvois, placé au commencement