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Co OBSERVATIONS
qne sont ces reptiles dans 1 elat de liberté, par
ce qui se passe dans l'état de captivité, il est
certain qu'ils n'inspirent aux autres animaux
qu'une frayeur ordinaire et égale à celle
que ressent tout être empressé à fuir et à
échapper à son ennemi; que ces animaux
n'éprouvent.aucun enchantement, ni aucita
accès de folie dont on prétend qu'ils sont
saisis dès l'instant qu'un serpent les a fixés;
accès de folie bien singuliers, et qui, s'ils
existent, ne peuvent être que l'effet du venin
introduit par une morsure précédemment
faite; enfin qu'ils ne répandent aucune mauvaise
odeur (du moins tous ceux sur lesquels
nous avons fait des expériences ), encore
moins une vapeur fétide capable de suffoquer
les animaux qui se trouvent dans leur
atniosphèie.
Les nombreuses expériences faites par
Peale depuis long-tems, et dont plusieurs
ont été répétées conjointement avec moi.
serve d'un si grand péril , et l'admiration pour le
caractère de ce noble et terrible animal qui nous
avoit tous laissé passer tant de fois durant la nuit
sans nous faire le moindre mal, quoique nous eussions
dû le toucher presque avec nos pieds ». ( W . Bartram,
Voyage dans la Caroline et la Floride, in-8Vtom. Il,
pag. 5 et suiv. ) F. M. D.
S U R LES SERPENS. 6i
prouvent encore que le boiquira mange
indistinctement tous les oiseaux morts qui
lui sont présentés ; qu'il n'emploie aucun
moyen surnaturel pour attraper et saisir les
animaux destinés à devenir victimes de ses
besoins ; qu'il ne mange point de grenouilles,
dont le serpent noir, au contraire, semble
faire ses délices. Toute idée de fascination,
de charme et d'enchantement répugne à
notre raison ; il n'y a pas plus de sorciers et
de magiciens parmi ces animaux, qu'il ne
s en trouve parmi les hommes ; l'astuce ,
l'adresse et la force , voilà , pour les uns
comme pour les autres, les seuls char mes elle
seul pouvoir qui rendent toujours le plus
foible tributaire et victime du plus fort.
On me saura gré, je pense, de rapporter
quelques expériences faites avec Peale sur
un boiquira qu'il a conservé cinq ans en
vie et sur un serpent noir.
Un oiseau en vie, le commandeur (icfems
phoeniceus ), a été mis dans la cage du boiquira;
il y a resté deux jours, pendant
lequel tems le reptile n'a pas cherché á le
mordre. L'oiseau n'a nullement paru inquiet.
L'air qu'il respiroit, à en juger du moins
par sa contenance, n'étoit pas différent de
celui qui circule dans une cage ordinaire
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