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sier , et où il est plus éloigné des endroits
habités. Linnoeus dit qu'il existe aussi dans
les îles des Indes orientales.
On a beaucoup exagéré la férocité des
grands boas, lorsqu'on a prétendu que rien
ne peut les arrêter quand ils poursuivent
leur proie : ils passent, dit-on, avec vitesse
à travers les broussailles, à travers les fleuves
et les marais sans difficulté; il est au contraire
bien prouvé qu'ils sont très-lents dans
leurs mouvemens, et que toute leur vie se
passe dans une torpeur qui s'accroît lorsqu'ils
sont rassasiés. Les boas attendent paisiblement
leur proie, et ne se jetent dessus
que lorsqu elle est arrivée auprès d'eux; si
cette proie est grosse, alors le reptile s'entortille
autour d'elle et l'étouffé dans les
replis tortueux de son corps. On a écrit que
les boas peuvent monter sur les arbres, et
qu'ils se suspendent après les branches un
peu élevées pour y guêter les quadrupèdes;
on ht même dans l'histoire de l'Orénoque
qu'il existe à Macassar, île des Indes orientales,
des singes robustes et très-méchans,
qui ne craignent d'autres bêtes que les serpens.
Ceux-ci poursuivent les singes, ajoutet
on, avec une vitesse extraordinaire, et
vont les chercher jusques sur les arbres,-
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puis ils les avalent tout en vie lorsqu'ils
peuvent les attraper. Ces détails, sans être
dénués de toute vraisemblance, peuvent
cependant paroître un peu exagérés. Nous
ne croyons pas devoir garantir davantage
quelques-uns des faits suivans rapportés par
différens voyageurs.
Lorsque Dellon voyageoit dans le Malabar
pendant la récolte du riz, quelques
personnes étant aller travailler aux champs,
un jeune enfant qui étoit resté seul et malade
à la maison, en sortit pour aller se
coucher à quelques pas de la porte sur des
feuilles de palmier, où il s'endormit jusqu'au
6oir. Ses parens, en revenant chez eux, le
trouvèrent dans cet état, et s'occupèrent à
préparer leur souper avant de le réveiller ;
mais bientôt ils lui entendirent pousser des
cris à demi - étouffés, qu'ils attribuèrent
d'abord à son indisposition ; cependant,
comme il continuoit de se plaindre, quelqu'un
sortit et vit en s'approchant qu'un
gros serpent assez long avoit commencé à
l'avaler. L'embarras du père et de la mère
fut aussi grand que leur douleur; on craignoit
d'irriter le serpent, de peur qu'avec
ses dents il ne coupât l'enfant en deux, ou
qu'il n'achevât de l'engloutir; enfin on pré-
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