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qu'ils ont sans doute eu tort de s'en rapporter
au témoignage de Seba, qui n'a fait
mention de ces couleurs que d'après des
voyageurs peu véridiques. Le boa devin est
en dessous d'un cendré jaunâtre, plus clair
que le dos, parsemé de points noirs plus
élargis sous la queue.
Les nègres des parties de l'Afrique où
iiabite ce grand serpent, lui témoignent un
grand respect; ils l'adorent même comme un
dieu sdr la côte deMosambique. «Le serpent
ietiche est la principale divinité des nègres
de Guinée, et y est dans la plus grande
vénération. Un européen ne se trouveroit
pas bien de l'attaquer et de le tuer.
J'en ai vu plusieurs, et c'est un superbe
animal ; il est de la longueur et de la grosp.
quelquefois les plas vives. Les taches ovales sont d'nn
fauve doré , quelquefois noires ou rouges , et bordées
de blanc; et les autres d'un châtain plus ou moins
clair , ou d'un rouge très -vi f , semé de poinfs noirs
ou roux , offrent souvent d'espace en espace ces
»larques brillantes que l'on voit resplendir sur la
queue du paon op sur les ailes des beaux papillons
qu'on a nommées ^es jeux , parce qu'elles soni
composées d'un point entouré d'un cercle plus clair
ou plus obscur Lacépède , Hist. «at. des serpens,
torn. I I , p. i55.j ^ ^
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seur du bras; le fond de sa couleur est gris,
entremêlé de raies jaunes et brunes. On
diroit qu'il sait que personne n'ose lui faire
du mal, car il va hardiment dans toutes les
maisons. Ce n'est pas non plus un reptile
nuisible ; il ne fait de mal à personne. Me
promenant un jour seul dans un jardin de
Fida, j'en vis un roulé en peloton, qui
dormoit au pied d'un arbre; je le considérai
quelques instans avec ravissement, et j'étois
sur le point d'aller chercher un vase pour
le conserver dans de l'esprit de vin, lorsqu'à
mon grand chagrin un nègre qui travaiiloit
dans le jardin l'aperçut comme moi. Je fus
par là privé de mon butin ; il sortit du
jardin avec une grande vitesse, et revint
bientôt avec un prêtre; celui-ci, à la vue
du serpent, se coucha tout de son long le
visage contre terre, la baisa trois fois, marmotta
quelques mots, prépara sa ceinture
pour y empaqueter la bête, la leva doucement
de terre sans la réveiller, et la porta
dans le temple, ori il a toujours de la
nourriture préparée pour ces animaux, qui
y viennent quelquefois lorsqu'ils ont faim ».
(P. Isert, Voyage en Guinée, pag. 160.)
Il préfère les lieux chauds et humides, où
il trouve assez de nourriture pour se rassa-
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