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ses effets; enfin leurs différentes habitudes,
soit en été lorsqu'ils sont répandus dans les
bois et dans les plaines, soit en hyver dans
leur retraite, sont autant de points essentiels
qui nous restent à constater, sur lesquels
nous n^avons que des notions bien imparfaites,
et qui manquent à l'histoire de ces
reptiles.
Douze années consécutives de vo,yages,
tant en Afrique, dans les royaumes d'Oware
et de Bénin, que dans l'île de Saint -Domingue
et dans les Etats-Unis d'Amérique,
m'ont fourni de nombreuses observations
sur les diverses branches de l'histoire naturelle;
je me bornerai dans ce Mémoire à
rapporter quelques faits aussi nouveaux que
singuliers, relatifs aux serpens.
L'Amérique est une partie du monde
très-abondante en ces reptiles; on en rencontre
de presque tous les genres connus,
et un grand nombre d'espèces de chacun.
L a partie septentrionale de ce nouveau
continent, où les chaleurs sont si excessives
en été, et le froid en hyver plus vif, plus
pénétrant, et d'une durée plus longue qu'en
France, n'en est pas même exempte ; j'en
ai rapporté trois espèces nouvelles, et reconnues
telles par M. Lacépède, à qui nous
sommes
S U R LES S E R P E N S . 49
sommes redevables d'une histoire intéressante
et précieuse sur les serpens. Une de
ces trois espèces, extrêmement curieuse par
la forme et la disposition particulière de
ses dents, différentes de celles de tous les
serpens connus, m'a paru mériter sur-tout
de fixer 1 attention des observateurs (1)
Depuis New-Yorck jusqu'à Savannah et
au delà, et depuis les bords de la mer
?usques très-^avant dans l'ouest et le nordouest,
on trouve abondamment des serpens
a sonnettes (ou crotales) au nombre de troi.
especes bien distinctes. Celle à qui Linn^us
a donné le surnom d'^om^. . , si dangereuse
dans le sud, dont on exagère si fort le.
effets de la morsure dans le nord, et que
1 on connoît si susceptible d'être saisie par le
f - i d et par la gelée, présente à l'oeil de
dégagé de tout préjugé des particularites
aussi nouvelles qu'intéressanÎes,
et entièrement opposées à toutes les fables
,qu on s est plû à débiter sur son compte.
Quelqu effrayait que ce reptile paroisse
aux yeux du vulgaire, il est constant qu'il
est peu d animal d'un naturel plus doux que
(i) Couleuvre hélérodon, co¿u¿er heterodon.
Reptiles, TOME V. j j
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