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80 OBSERVATIONS
sont au fond les mêmes que dans les expériences
précédentes; mais Kussel rapporte
un fait curieux et qui me paroît assez intéressant
pour être répété plusieurs fois. Il a
fait mordre un chien par un serpent à
lunette qui avoit perdu ses deux premiers
crochets les plus longs, mais qui conservoit
les inférieurs. Le chien fut mis eu liberté,
et se mit a chasser pendant une heure et
demie ; on le ramena haletant et très-fatigué
; il refusa l'eau qui lui fut présentée,
mais avala quelques morceaux de pain
ti-empés. Un quart d'heure après il devint
malade, vomit, hurla et parut inquiet; dix
minutes après il vomit une seconde fois;
prit un air menaçant, s'anima contre le
pieu auquel il étoit attaché , et ne cessa pas
de hurler. Les convulsions se laissèrent apercevoir
dans les muscles de la face. Au bout
de la troisième heure il devint furieux à un
tel point qu'on fut obligé de lui lier les
jambes. Depuis ce tems le mal empira; les
muscles de la face continuèrent à être convulsifs
de plus en plus; il languit ainsi pendant
plus d'une heure et expira, La partie
mordue noircit" de la largeur à peu près
d'un petit écu.
Les S3^mpt6mes de rage observés dans
cette
S U R LES SERPENS. 81
cette expérience sont très - singuliers, et
donnent lieu à ces observations. Sont-ils dûs
à l'exercice forcé qu'avoit fait le chien ;
peuvent-ils être la suite d'une morsure
faite par les seconds ci ochets qui sont mobiles
et ne sont pas fixés de manière à
pouvoir mordre le corps le moins dur ?
Dans le nombre des expériences faites
par Russel avec le serpent à lunette, il en
est une autre qu'il est à regretter qu'il n'ait
pas suivie d'une manière plus décisive. 11 a
observé que les pigeons et les potilets mordus
par un serpent dont on a arraché les
crochets (1), ne sont point empoisonnés;
mais en leur inoculant le poison de ce même
serpent, ils éprouvent les mêmes symptômes
que ceux dont la morsure est suivie, et
souvent la mort.
111. La troisième section a pour objet des
expériences qui ont été faites avec le katuka
( i ) Cette observation vient à l'appui de notre
réflexion sur l'expérience précédente , et prouve ou
que le chien est mort de la rage qu'il avoit gagnée par
un exercice forcé, ou que les seconds crochets étoient
fixes et avoientcomplettement remplacé les premiers
qui étoient tombes naturellement.
Reptiles. TOME V. F
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