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O B S E R V A T I O N S
se serve des mêmes moyens que le bolqm'ra^
animal lent, qui ne grimpe jamais sur la plus
petite plante ( i), et qui est armé, comme tous
dans tous les temr. rie l'année; souvent, à force de
les agacer, j'en ai été mordu , et je n'ai jamais éprouvé
d^aufre accidei.l que celui quWasionne une piqunro
d'épingle. Peale , dont j'ai déjà parlé , en conserve
continuellement en vie ; lui et ses enfans les prennent
et les mettent dans leur sein : il s'en sert pour faire
la chasse aux rais, dont ils paroisscnt être de puissans
ennemis. P. B.
( i ) C'est mal à propos et par erreur que quelques
naturalistes ont prétendu que le serpent à sonnette»
grimpoit après les arbres : il ne quitte jamais la tefrey
sur laquelle il rampe très-leniemcnt. P. B.'
William Bartram, qu'on peut regarder comme
l'apologiste des animaux: en général , et qui leui'
accorde une disposition naturelle à la bienveillance
les uns avec les autres lorsqu'ils ne sont pas tourmentés
par quelques besoins absolus, prétend prouver,
H l'aide de plusieurs exemples cités dans la Reîatioa
de son voj^age , que les crotales ne sont pas malfaisans
, à moins qu'on ne les provoque. Je ne ferai
eonnoîire ici que l'une de ces preuves. « Etant sur les
côtes maritimes de k Géorgie, je fis, d i t - i l , avec
quelques amis , une partie de chasse et de pêche sur
Sapello , l'une des îles qui borde,nt la côte. Nom descendîmes
en conséquence l'Àlatamaha , traversâmes
îe détroit, et prîmes terre suï-l'extrémité nord dô
l'île près du canal. Nous fixâmes notre camp dans
SÛR LES SERPENS. 69
serpees venimeux, de deux crochets
funestes à tous les individus qui en sont
frappés ? Cependant si l'on peut juger de ce
une jolie position, à l'ombre d'un bosquet de chênes
verds et de lauriers, sur les bords élevés d'un ruisseaa
qui avoit sa source dans l'intérieur de l'île. Nous
dominions ainsi un beau et vaste paysage; nos travaux
ne furent pas sans succès, et nous nous trouvâmes
pourvus abondamment de gibier, d'huîtres et de poissons
pour notre souper. Il 3r avoit à environ cent
toises de notre camp une source d'eau douce et fraîche
qu'ombrageoit un petit bois de myrica odorant. Le
sentier qui conduisoit à cette fontaine serpentoit au
travers d'une verte savanne. Plusieurs fois pendant
la nuit j'allai visiter la fontaine, mais je ne me doutois
pas, nou plus que mes compagnons endormis, que
chaque fois que nous en approchions nous courions
îe plus grand danger. Le matin, de bonne heure,
excité par une soif ardente, je me levai pour aller à
la source. J'avois presque passé la vallée lorsqu'à six
pouces du sentier j'aperçus tout à coup un énorme
serpent à sonnettes roulé en spirale , dont les cercles
s'élevoient l'un au dessus de l'autre aussi haut que
mon genou. Aussitôt que je pus revenir de ma surprise
, je reculai précipitamment hors de sa portée , et
je restai là pour le considérer ; il resta constamment
tranquille pendant que je l'examinois, ne paroissant
nullement inquiet, et fixant sur moi ses yeux à moitié
fermés ; mon imagination étoit partagée entre la
reconnoissance pour l'Etre suprême qui m'avoit pré