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énorme grosseur. Il se tient dans les lieux
humides et proche des eaux. Sa queue est
repliée sur elle-même en deux ou trois tours
de cercle, qui renferment un espace rond
de cinq à six pieds de diamètre, au dessus
duquel selève sa tête avec une partie de
son corps. Dans cette attitude, et comme
immobile, il porte ses regards tout autour
de lui, et quand il aperçoit un animal à
sa portée, il s'élance sur lui par le moyen
des circonvolutions de sa queue qui font
TefTet d\in puissant ressort. Si Tanimal qu'il
a atteint, est trop gros pour pouvoir être
avalé en son entier, comme seroit un boeuf,
une gazelle, ou le grand bélier d'Afrique,
après lui avoir donné quelques coups de ses
dents meurtrières, il l'écrase et lui brise les
os, soit en le serrant de quelques noeuds,
soit en le pressant simplement du poids de
tout son corps qu'il fait glisser pesamment
dessus; il le retourne ensuite dans sa gueule
pour le couvrir d'une ba.ve écumeuse qui
lui facilite le moyen de l'avaler sans le
mâcher.
» Ce monstre, tout terrible qu'il paroisse,
continue Adanson, ne fait pas tant de ravages
que l'on pourroit le croire. Sa grosseur,
qui le décèle par-tout où il est, fait la sûreté
des
D E S BOAS. 193
des animaux moins forts que lui. Son corps,
roulé en spirale sur lui-même , paroît de
fort loin comme la mardelle d'un puits, et
c'est un indice suffisant aux voj^ageurs et
aux bestiaux même pour détourner leur
route. On n'entend 'pas dire qu'il attaque
les hommes; du moins les exemples de ceux
qui se sont laissé prendre sont assez rares.
D'ailleurs la chasse aux grands animaux ne
le flatte pas beaucoup; il mange plus volontiers
d'autres serpens plus petits que lui,
des lézards, des crapauds sur-tout, et des
sauterelles qui ne semblent naître par nuages
dans ce pays que pour assouvir sa faim insatiable.
On peut dire enfin, à l'avantage de
ces animaux, qu'ils font plus de bien que de
mal, puisqu'ils purgênt les terres où ils se
trouvent d'une multitude innombrable d'insectes
et de reptiles très - incommodes, qui
feroient déserter les habitans des pays les
plus fertiles où ils se sont établis, et que les
nègres ont intérêt deles laisser vivre en paix»,
(Adanson, Voyage au Sénégal, in-4°, p. 162
et suivantes). ^
Le devin a sans doute les mêmes habitudes
générales que les autres ophidiens. Le
froid doit produire nécessairement sur lui
une sortè de torpeur; mais, comme il est
Reptiles. T o m e V. N
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