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îa stniclure de leurs organes venimeux; les
circonstances qui concourent à rendre leur
venin plus actif,ou qui en modèrent leffet;
l'action plus ou moins prompte de ce venin
sur diiFérens animaux ; la manière dont ils
se roulent en plusieurs tours de spirale pour
se tenir prêts à s'élancer lorsqu'on veut les
attaquer; l'effet extraordinaire que produit
la musique sur ces êtres qui nous paroissent
également stupides et redoutables. Nous
avons appris comment ils passent la saison
fi oide sous des mousses dans des lieux humides
près des eaux. Tous ces faits consignés
dans le cours de cet ouvrage nous ont convaincus
que riiistoire de ces animaux dangereux
n'est pas aussi dépourvue d'intérêt
qu'on poun oit le penser; il nous reste encore
à donner la description des différentes espèces
existantes, et nous verrons qu'il y a, relativement
à cette dernière partie de leur
histoire, des lacunes et des doutes que le
tems et de nouvelles observations pourront
éclaircir.
Les serpens à sonnettes forment le huitième
genre* dans une notice sur les ophidiens
que j'ai publiée ( Bull, de la soc. phil.
n® 72 ). Mes recherches sur ces reptiles
m'ont conduit à reconnoître qu'ils ont ordi-
D E S CROTALES. 1299
nairement des doubles plaques sous l'extrémité
de leur queue, immédiatement avec
les grelots sonores qui la terminent.
Il y a maintenant un certain nombre de
serpens connus qui sont munis en dehors
d'appendices ou d'excroissances de la même
nature à peu près que la corne. Nous avons
vu, dans le commencement de ce volume
sur les ophidiens, que les boas et les pythons
ont un ergot ou éperon corné sur chaque
côté de l'anus, et que les acanthophis ont
une pointe cornée au bout de la queue. Les
serpens à sonnettes , appelés crotalophores
par Seba et Gronovius, ou les crotales des
naturalistes plus modernes , sont remarquables
parce que leur queue est terminée
par des anneaux ou grelots cornés réunis à
la suite les uns des autres par une articulation
mobile, cornée; et lorsque ces grelots sont
mis en mouvement, ils produisent un bruit
qu'on entend à plus de soixante pieds de
distance, et que quelques observateurs ont
comparé au froissement du parchemin (1).
( i ) Lacépède dit que ce bruit ressemble plutôt à
celui que produit la détente du grand ressort d'une
montre ; mais cette comparaison n'est pas aussi exacte
que la précédente.
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