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la peau près du cou ; ensuite il l'en dépouilla,
et continua de la sorte en descendant jusqu'en
bas. Quoique je visse bien que lenorme
l^te étoit hors d'état de faire aucun mal,
j'avoue cependant que je ne pus sans émotion
voir un homme tout nu, noir et ensanglanté,
serrer des bras et des jambes la peau
luisante d'un monstre encore vivant.
» L a chose ne fut pas toutefois sans utilité;
car, outre cette peau, David me procura
par là plus de quatre gallons ( environ seize
pintes) de fine graisse clarifiée, ou plutôî;
d huihs, quoiqu'il y eu eût encore une plus
grande quantité de perdue. Je remis cette
huile aux chirurgiens de l'hôpital de De-
Tifs-Harw^ar pour les blessés, et-j'en reçu,s
leurs remercîmens, car elle fait un excellent
remède, sur-tout pour les meurtrissures.
Quand je témoignai ma surprise de voir
ianiojal toujours en vie, quoique privé de
ses intestins et de sa peau, le vieux nègre
Caramaca me dit, soit qu'il le sût par expérience,
soit par tradition, qu'il ne mourroifc
qu'après le coucher du soleil. Les nègres
le découpèrent pour Faccommoder et s'en
régaler ; ils déclarèrent tous qu'il étoit
excellent et très-sainmais, à leur grand
chagrin, je refusai d'en goûter.,- et après
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leur repas nous descendîmes vers le Dèvil's-
Harwar.
» On conserve plusieurs peaux de cette
espèce dans le museum britannique et dans
celui de M. Parkinson. Il est nommé liboija
par West ley, hoa dans l'Encyclopédie anglaise
, et ahoma par les habitans de la colonie
de Surinam.
» Sa longueur, lorsque ce serpent a pris
toute sa croissance, est quelquefois, dit-on,
de quarante pieds, et sa circonférence plus
de quatre. Il a le dos d'un noir verdâtre, et
couvert de taches irréguJières, blanches et
entourées d'une bande noire; les flancs sont
d'un beau jaune brun, avec les mêmes
taches, et le ventre est d'un blanc sale. Sa
tête est large, plate, mais petite en proportion
du corps,- sa bouche est très-grande, et
elle renferme une double rangée de dents;
ses deux yeux sont noirs et sailtans. Ce serpent
est couvert d'écailles dont quelquesunes
sont de la taille d'un ôcheJling. Pour
saisir et retenir sa proie, il est ai-mé sous le
ventre de deux fortes griffes assez semblables
aux ergots d'un coq (1).
(1) Ce caractère indiq^ue bien clairement que l'aboma
est un véritable boa.
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