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peut évidemment se rapporter à plusieurs
espèces différentes ; j^ai d'ailleurs observé il
y a deux ans, au museum d'histoire naturelle
de Paris, deux peaux longues de huit
pieds, et qui avoient sur le milieu du dos
une rangée longitudinale de grandes taches
rhomboïdales, noires, réunies toutes ensemble,
très-nombreuses, et placées sur un
fond d'un gris blanchâtre; le dessus étoit
blanchâtre, et sur les flancs on ne voyoit
pas de points noirs, mais seulement des
taches effacées et disposées irrégulièrement.
J'ai trouvé à l'une d'elle deux cent dixneuf
plaques sous le ventre, et trente-six
sous la queue, qui occupe un sixième de la
longueur totale. Linna3us a bien reconnu
sous l'extrémité de la queue de ce serpent
quatre rangées d'écaillés anguleuses, carénées,
pointues; mais il n'a pas indiqué le
nombre de ces écailles , qui est de dix ou
douze au plus.
Les crochets venimeux de la mâchoire
supérieure de ce reptile sont d'une grandeur
démesurée, selon Linneeus, et par
conséquent il doit être très-venimeux.
Comme cette espèce ressemble beaucoup
à un sei^pent à sonnettes, quoiqu'elle n'ait
pas
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D E S LACHE SIS. 365
pâs de grelots à la queue, Linuceus l'a rangé
dans le même genre, et par erreur sous le
nom de crotale muet; Daubenton et Lacépède
l'ont ensuite placé parmi les boas souâ
le nom de muet; et Latreille l'a récemment
mis dans son genre scytale ^ sous le nom de
scytale à chaîné (^scytale catenatus).
Sur l'une des peaux que j'ai examinées y
il y avoit une étiquette portant que ce
serpent est une grande vipère des bois de
la Guiane, très ~ redoutée des sauvages à
cause de sa. morsure incurable*
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Reptiles> Tome V«