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Bo OBSERVATIONS
les animaux dont il ne fait pas sa nourriture f
et jamais il ne mord, à moins qu'il ne soit
eiFrayé ou touché. Il, m'est arrivé nombre
de fois de passer dans un sentier, à la distance
d'un pied d'un hoiquira ou serpent à
sonnettes , sans qu'il ait témoigné la plus
légère envie de mordre : j'ai toujours été
averti de sa présence par le bruit de ses
grelots; et en m'éloignant sans trop de précipitation,
il ne remuoit pas, ne changeoit
pas de position , et me laissoit tout le tems
de couper une baguette pour le tuer. Quelque
dangereuse que l'on suppose que soit
sa morsure, et qui l'est en effet dans cer^
tains mois de l'année, si sur-tout il introduit
son crochet dans une artère ( alors sa morsure
est presque incurable ), on peut sans
aucun danger le prendre à la main , lorsqu'il
est dans sa retraite. On ne l'y rencontre
cependant pas toujours engourdi et dans
l'inaction : ce n'est qu'au milieu de l'hjver
seulement , et pendant les fortes gelées ,
qu'on voit ces animaux entrelacés par pelotons,
et sans aucun mouvement dans leur
retraite ; mais aux approches du printems,
époque où , si j'ose m'exprimer ainsi, les
serpens reparaissent au nombre des êtres
yivans, le boiquira commence à se mou-
SUR LES SERPENS. 5i;
Toir; d'abord pour se dégourdir et poun
essayer ses forces, il se traîne lentement
entre les racines des arbres; il s'anime peu
à peu , à mesure qu'il sent approcher le
terme de sa captivité ; on en a même vu
quelquefois par un beau jour devancer
momentanément cette époque, sortir de
leur trou, s'alonger et s'étendre au soleil;
mais alors ils ne mordent jamais; surchargés
de leur ancienne peau, dont ils attendent
le moment de se dépouiller, ils ne
voient que foiblement comme tous les autres
serpens, et je suis très-porté à croire qu'ils
sont alors dans un état maladif, qui leur
ôte tout désir et tout pouvoir de nuire. En
février 1797, nous allâmes, Péate dePhila^
delphie et moi, à k chasse des serpens à
sonnettes, qui sont assez nombreux dans
le New-Jersey : nous en prîmes neuf, et
presque tous à la main, dans l'espace de
deux heures. Quoiqu'ils commençassent déjà
à^ faire résonner leurs sonnettes , aucun
d'eux ne témoigna la plus légère envie de
mordre.
En été, ce reptile esJi plus dangereuxmais
comme je l'ai déjà dit, ce n'est jamais
quaprès avoir été effrayé, ou touché, ou
irappé, qu'aussitôt se repliant sur lui-même
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