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88 OBSERVATIONS
ingrédiens et battre le tout, jusqu'à c^
qu'ayant acquis une certaine consistance, on
puisse le diviser en pillules.
Manière (Ten faire usage.
« Si une personne est mordue par un
serpenta lunette, donnez une pillule d'une
dragme mêlée dans un peu d'eau chaude.
Si au bout d'un quart d'heure les symptômes
du venin augmentent, donnez deux autres
pillules;si cette dose est insuffisante, donnez
tine quatrième pillule une heure après; cela
suffit généralement; mais il faut ouvrir la
blessure et appliquer dessus un foie chaud
de volaille. Contre la morsure de toutes
sortes de vipères donnez deux pillules; et
si le venin n est pas détruit dans l'espace
d'une heure, il faut réitérer la dose ; si le
malade paroît être dans un grand danger,
on peut la porter à quatre pillules; dans
ce cas il faut faire une incision sur le haut
de la tête, frotter une pillule pulvérisée sur
]a plaie, puis y appliquer un foie de volaille.
» Pour la morsure des autres serpens
moins venimeux , il suffit de donner une
pillule tous les matins pendant trois jours.
L e malade doit observei- un régime pendant
S U R LES SERPENS. 89
six jours, en mangeant seulement du riz et
de la bouillie de riz, ou du riz au lait. Il
doit s'abstenir de sel et ne boire que de
l'eau chaude. Il faut l'empêcher de dormir
pendant les premières vingt-quatre heures».
On regrettera que Russel n'ait pas donné
les noms botaniques des différentes plantes
qui entrent dans la composition de ce remède,
avec lequel on auroit pu faire des
essais en Europe sur les hommes et autres
animaux attaqués de la rage ou mordus par
des serpens venimeux ; mais il n'es! pas
resté assez long-tems dans l'ijide |X)ur y
recevoir les plantes qu'il al ten doit. Tout ce
qu'il nous apprend, est que ce qu'il appelle
le coton sauvage est Vasofépias gigantea, et
que l'amande du nervalain lui a paru être
la graine d'une espèce de croton. Pour
suppléer à ce défaut, Beauvois a fait des
recherches dans les ouvrages de Heed , Burmann
et autres; mais il faut que les noms
soient différemment écrits, ou que ces plantes
soient inconnues , car il n'a trouvé dans
les ouvrages de ces botanistes aucun nom
semblable. On y trouve bien les noms de
velli-nari et navi-, mais il n'a aucune autorité
pour penser que ce soient les mêmes
plantes désignées dans RusseL
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