IT )
1.1«.!!
y
» ! r
.1 I
i
H i s t o i r e
f ém de couper le serpent par le milieu dis
corps, ce que le plus hardi exécuta fort
iieureusemeiit d'un seul coup de sabre;
mais, quoique séparé en deux, il serra le
}eune enfant entre ses dents acérées.... et
le fit expirer quelques momens après (i).
On trouve dans Diodore de Sicile un passage
très-curieux que nous allons citer, à
i exemple de Lacépède, sur la manière dont
on prit en Egypte, sous un Ptolémée, un
serpent extrêmement long. « Plusieurs chasseurs,
encouragés par la munificence de Pto-
Jemée, résolurent de lui amener à Alexandrie
lui des plus grands serpens. Cet énoi-me reptile
, long de trente coudées, vivoit sur le
bord des eaux, et y demeuroit immobile,
couché à terre, et son corps repfié en cercles;
ïiiais lorsqu'il voyoit quelque animal approcher
du rivage qu'il habitoit, il se jetoit
sur lui avec impétuosité, le saisissoit avec
sa gueule, ou Tenveloppoit dans les replis
cie sa queue. Les chasseurs l'ayant aperçu
de loin imaginèrent qu'ils pourroient aisément
le prendre dans des lacs et l'entourer
de chaînes : ils s'avancèrent avec courage;
(i) Description du Malabar, in-i2 , tom. XLIIÎ ,
pag. 545 , de l'Histoire générale des Voyages,
D E S BOAS. 187
niais lorsqu'ils furent plus près de ce serpent
démesuré, J'eclat de Ses yeux étincelans,
son dos hérissé d'écaillés, le bruit qu'il faisoifc
en s'agilant, sa gueule ouverte et armée
de dents longues et crochues, son regard
terrible et féroce les glacèrent d'effroi ; ils
osèrent cependant s'avancer pas à pas et
jeter de forts liens sur sa queue ; mais à peine
ces liens eurent-ils touché le monsti ueux
animal, que se retournant avec vivacité et
faisant entendre des sifïleniens aigus, il dévora
le chasseur qui se trouva le plus près
de lui, en tua un second par un coup de
sa queue, et mit les autres en fuite. Ces
derniers ne voulant cependant pas renoncer
à la récompense qui les attendoit, et imaginant
un nouveau moyen, firent faire im
rét composé de cordes très-grosses et proportionné
à la grandeur de l'animal ; ils le
placèrent auprès de la caverne du serpent,
et ayant bien obseï vé le tems de sa sortie
et de sa rentrée, ils profitèrent de celui où
l'énorme reptile étoit allé chercher sa subsistance
pour boucher avec des pierres l'entrée
de son repaire. Lorsque le serpent revint,
ils se montrèrent tous à la fois avec plusieurs
hommes armés d'arcs et de frondes, plusieurs
autres à cheval, et d'autres qui fair