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73 OBSERVATIONS
Dans les cas désespérés ils pilent Técorce
de la racine du tulipier; ils m'ont assuré
en avoir obtenu des succès surprenans.
Dans le cours du traitement, ils se purgent
avec la racine du spircea trifoliata. Ce
remède leur procure le double avantage,
selon eux , de les purger et de les faire
vomir abondamment, et peut - être plus
qu'il ne seroit nécessaire pour ne pas altérer
les forces et le tempérament.
Soit qu'ils aient voulu me cacher leur
vrai remède , soit qu'en effet ils n en aient
pas d'autres que ceux que je viens de citer,
ils m'ont paru ne faire aucun cas du polygala
seneca Uni vanté, et que plusieurs
anciens voyageurs ont donné comme la
plante dont ils faisoient le plus grand usage
contre la morsure des serpens. Cette plante
croît abondamment dans leur pays ; je la
leur ai montrée nombre de fois; ils n'ont
jamais su me dire le nom d'après lequel
ils la distinguent, et m'ont assuré n'en faire
aucun usage (1).
(i) Indépendamment de ces différens végétaux , les
indiens qui habitent dans l'intérieur de la Guiaue
emploient plusieurs plantes qui leur paroissent avoir
quelques vertus , telles sont les suivantes : sesamum
S U R LES SERPENS. 75
Il est bon d'observer que les indiens,
dans toutes leurs maladies, font beaucoup
d'usage des plantes de la famille des composées
( sjngénésie Lin. ) , ainsi que de
l'écorce du tronc et des racines de plusieurs
arbres.
L e gin - zeng , qui croît abondamment
dans leur pays, est pour eux une plante
d'agrément , dont ils mâchent les racines
fraîches uniquement par goût.
Pour rendre plus complet ce Mémoire
très-intéressant, que Pahsot Beau vois a bien
voulu me permettre d'insérer dans mou
ouvrage , et afin de faire connoître tout ce
qui a été écrit jusqu'à présent sur le venin
des serpens, nous croyons devoir ajoutera
ce que nous avons déjà dit sur ce sujet
( tom. I , pag. 123 et suiv. ) , que l'alkali
volatil, ou l'eau de luce qui est de l'alkali
volatil uni à riiuiîe de succin, sont de tous
les remèdes ceux qui ont le mieux réussi
orientale, arum colocasia, aristolochia trilohata, ma^
ranta arundinacea. Mais l'efficacité de ces remèdes a
été contestée avec raison par C. S. Sonnini , dans ua
recueil d'observations très-instructives sur les serpens
de la Guiane , qu'il a publié dans le Journal de physique,
année 1776. F. M. D.
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