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son (|ui est en vogue dans les principaux archipels du grand
Océan, et dont l’abus produit par-tout des effets [lernieieux. On
a pensé qu’il lànt lui attribuer en partie les nombreuses maladies
de peau dont les insulaires sont attaqués.
J’ai vu à Yahou un Anglais ([ne la goutte avait rendu entièrement
perclus; il ne pouvait ni s’asseoir ni mareber. Voici comme
un vieil insulaire s’y prit pour le guérir. Il lui (il d’abord observer
la diète la plus rigoureuse; ensuite il le frottait constamment
tons les jours, en appli([uant les mains dejniis la ceinture
jusqu’au bout des pieds , et ne cessait (|ue lors([ue le malade
s’endormait. En six semaines c e lu i -c i fut entièrement guéri,
comme il nous l’apprit lui-même lorsque nous revinmes à Vahou.
Le procédé enqiloyé par cet insulaire rappelle ceux que le niagnetisme
met en usage.
On siqiposait qu’à la mort de Tamméaméa , Taïmotou s’emparerait
de Movi , et Kraïmokon de Vahou, les des les plus abondantes
en denrées et en bois de Santal; et qu’Ovaïhy, file la
plus pauvre dn groupe, resterait à lào-lio. Les Européens établis
dans l’arcbipel soutiendront sans doute les deux premiers prétendants
chez lesquels ils ont toujours trouvé de l’appui, tandis qu’au
contraire J_.io-lio, ainsi ([ne je Fai déjà dit, est leur ennemi juré.
Les iles d’Otonvaï et d’Onihaou, appartenaient au roi Tamouri,
qui demeure sur la première. Tamméaméa les avait conquises ;
des secours fournis à Tamouri par la compagnie russe d’Amé-
ri([ue, le mirent à même de les recouvrer, et elles formèrent de
iionveau ini royaume séparé. L’état des choses a subi un nouveau
changement. A notre arrivée à Yaliou, l’année suivante ( 1817 ),
nous ap[)rimes que Tamouri avait envoyé des ambassadeurs à
Tamméaméa, et .s’était volontairement soumis à sa suzeraineté.
On dit ([ue l’ile d’Otouvaï abonde en bestiaux, et de même
que Movi est aussi tri'.s-féconde en orangers; mais ce fruit u’y est
pas bon, il est trop aigre.. On fabrique à Otouvaï de très-bel les
nattes avec des feuilles de baquois ( Pandanus odoratissinius ).
Yahou [U’oduit des ananas qui sont assez gros; on y a planté
des pommiers et des poiriers; ils n’y réussissent que dans les
montagnes; ils n’ont pas encore porté de fruits.
On y voit quelques vignes; elles ont été plantées [>ar un Espagnol
nommé Marini, établi dans cette ile, à laquelle il a fait
beaucoup de bien, parce qu’il entend toutes les branches de l’économie
rurale et domestique. Ün tel homme est d’autant plus
précieux pour cet archipel, que tons les Américains et les Anglais
qui s’y sont fixés sont des marins (|ui ne connaissent que
leur métier. Marini sale une trcs-grande quantité de chair de
cochon pour les navires qui relâchent ici; les salaisons sont bien
laites. Il fait aussi sécher des bananes qui sont un mets exquis,
non-seulement à la mer, mais aussi à terre; enfin il confit beaucoup
de fruits au vinaigre.
La langue des insulaires est très-aisée à apprendre; elle consiste
généralement en mots composés , tels que :
maké-maké............................. aimer, vouloir, souhaiter.
vaï-vaï........................................dormir.
noid-noid....................................beaucoup.
kaoLL - kaou.................................manger.
mira-rnira....................................voir.
Le t se confond ordinairement avec le X,et le / avec le r, par exemple :
kanaka ou tanata..................bomme.
taro, karo, kalo ou talo. . . tarro, racine de Varum esculentuni.
tapa-kapa................................... étofié d écorce de niiirier.
Traïniokou. . hraïmotou. .
Taminéanica. Kamméaméa.
Tahoumanoii. hahoiimanou. Noms propres.
Taï/notoii. . . ha/'/nokou.
'Pamoi/ri. . . . Kamouri.
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