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còte d’Amériqnc est liasse et sabloiiiieiise ; ce ii’est qua une distance
de (|(iinze à vingt milles dans l’est que l’on découvre des
montagnes assez hautes et couvertes de neige.
Le sol était émaillé de fleiiis de conlenrs variées, dans tons
les endroits oii la neige venait de fondre; dans cenx oii elle
était encore ferme, nous trouvâmes de l’eau fraiche et excellente.
Les espaces entre les collines étaient couverts de neioc-'e.
Bientôt un grand nombre de bateaux sortirent de derrière im
cap dans le nord. Deux vinrent à nous; une vingtaine d’indiens
débarquèrent, et s assirent en cercle sur le rivage; les autres restèrent
dans leurs bateaux qui étaient remplis d’armes. Ces Indiens
montraient de la méfiance et en même temps une certaine
conscience de leurs forces, indépendamment des armes qui
étaient dans les bateaux et dont ils pouvaient se munir en un
clin doei l , chacun avait à son côté un on même deux couteaux.
Tranquillement assis, ils ne disaient pas im mot, et ne paraissaient
pas faire beaucoup d’attention à nous; enfin ils nous demandèrent
du tabac; on leur en donna, et on leur montra le
navire, puis on rentra dans les canots: les indigènes nous accompagnèrent.
Dans l’instant on vit une quarantaine de leurs
bateaux, dont chacun contenait à peu près une douzaine on une
vingtaine d hommes, s avancer à la rame de tous dotés vers nous.
il était vraisemblable qu’ils nous avaient observés. Quand
nous fûmes ii bord , plusieurs de ces bateaux nous entourèrent,
d autres se tinrent dans l’éloignement.
On leur proposa de trafiquer; ils ne s’y montrèrent pas du tout
disposés. Ils prenaient volontiers les objets que nous leur offrions,
mais ne voulaient rien donner en retour. Lnmiyé de
leur conduite équivoque, qui pouvait avoir des suites fâcheuses,
le capitaine fit tirer un coup de canon à boulet A l’instaiil
tous tombèrent au fond de leurs bateaux; quand ils eurent vu
([ii’ils n’avaient pas de mal, ils se relevèrent.
( 9 à
Liisiiile ils lions iiivitèreni à descendie sur le iivaun e,’ en nous
montrant la pointe de terre an nord, et nous promettant des
(émmes; bientôt ils nous quittèrenl. Nous vîmes pins tai’d d(“i-
rière la pointe une rpiantité de cabanes placées régulièrement
l’iiiieà côté de l’antre, et qui ressemblaient à des liabitations d’été.
Le 2Û juillet (6 août ) , on mouilla dans une anse de la baie
près d’une petite de que, dans le premier moment, la quantité de
plantes que nous y vîmes fil nommer File botanicpie: la même
raison lui fit donner depuis le nom de M. Chamisso; à gauche,
c’est-à-dire an nord de File, se trouve une presqu’île qui a reçu
le mien; et celui du médecin de Fexpédition fut appliqué à l’anse
oil nous étions. LI le n’est profonde qu’à l’entrée. On débarqua
sur plusieurs points. Le sol est sablonneux. On ne vit d’autres
traces d’habitation humaine qn’mi échaffaudage sur lequel il y
avait des armes, des hameçons, et ([iielques pots de terre; on
aperçut aussi des vestiges de rennes.
Les rivages de l’île Chamisso, de la presqu’île Cboris et de
quelques promontoires de la baie étaient composés de sable et
de cailloux; en d’antres endroits, ils étaient uniquement formés
par des masses de glace, dont une couche d’argile et de terre
végétale, épaisse d’un pied et demi et couverte de mousse, revêtait
les sommets. La plage consistait en terreau noir, entraîné
d’en haut jiar la fonte des glaces, et en couches de mousse el
d’argile que la même cause précipite sur les terrains bas, oii,
quand elles rencontrent des endroits dégarnis par les chaleurs
de Fété, elles empêchent ensuite la glace de fondre.
Montés an sommet de la còte, nous creusâmes la terre; partout
on trouva la glace queUpiefois à moins d’un pied de profondeur;
elle était solide et |nire, et avait, dejniis sa base le long du rivage,
près de soixante |iieds de hauteur: cette masse gelée se
prolongeait dans l’est jusipi’aux montagnes. On découvrit dans
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