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façonnées ( pl. III-) , quelques lances faites d’un mauvais bois, les
unes pourvues, au-dessous de la pointe, de crochets retournés en
arrière ( pl. I l , fig. 2 .3 .4 . ) , d’antres garnies de dents de requin,
et une arme qui ressemblait à un sabre ( pl. I l , (ig. i. ) ; du côté
tranchant elle était munie de dents de requin. Ils nous donnèrent
aussi nn coquillage du genre murex, qui avait servi de trompette
(pl . II, flg. 5.).
Nous mimes bientôt nos canots dehors , et nous allâmes à
terre. Tontes les pirogues qui nous avaient accostés reprirent avec
nous le chemin de file ; d’antres vinrent à notre rencontre. Les
insulaires se rassemblèrent sur le rivage au nombre d’une centaine
, tant hommes qu’enfants. Nous apercevions les femmes
cachées dans les buissons.
Un banc de corail, partant de la côte , s’étendait à une centaine
de brasses en mer : il était couvert de deux pieds d’eau tout au
plus ; et à son extrémité au large , nous avions peine à trouver
fond avec une ligne de quarante brasses. La mer brisait sur cet
écueil avec tant de force, que nous ne pûmes essayer d’y aborder
avec nos canots.
Autant les insulaires avaient montré de dispositions amicales et
de bonne foi, en trafiquant à notre bord , autant ils devinrent perfides
et insolents, quand ils virent que dans nos deux canots nous
étions ([uinze au pins, et que leur nombre était du double pins considérable.
Ils nous vendirent des écales de cocos remplies d’eaii de
mer, au lieu de fêtre d’eau douce; et ils voulurent nous arrachei
par force, les fruits de baquois que nous leur avions déjà payé, .
D’autres saisirent nos canots, pour en enlever le fer dont ils éta' at
garnis. Alors nous finies tous nos efforts pour nous éloignei , et,
le vent ayant un peu fraîchi, nous fûmes bientôt an large.
Nous nommâmes ces iles OstrovNovaho Goda (lies du Nouvel an).
Nous apprîmes par la suite que les insulaires les appelaient Médid.
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Le 2 3 , vers midi, nous vîmes la terre; elle était composée de
plusieurs petites îles couvertes d’arbres ; une seule offrait de vieux
cocotiers. Quelques-unes s’élevaient a peine au-dessus de la surface
de la mer, et consistaient en une plage sablonneuse d’une
blancheur éblouissante. Le sol de toutes n’était pas à plus de cinq
ou six pieds au-dessus de la mer, et ne présentait que du sable.
Le 24, nous étant approchés très-près de terre, nous reconnûmes
que toutes ces îles, dont le nombre se montait environ cà
soixante, n’étcaient éloignées finie de 1 autre que d un huitième,
ou d’un quart de mille au plus ; quelques-unes même n’étaient
séparées que par un espace large à peine de cent brasses ; et de
l’une à l’autre s’étendait un récif que sa couleur rouge faisait distinguer
en différents endroits, à la superficie de Feau, et sur lequel
la mer brisait. Ainsi ces iles formaient réellement nn anneau.
Nous avons tâché de trouver nn passage dans le récif, afin de
pénétrer dans son intérieur, où l’eau, abritée par la ceinture de
rochers, était parfaitement tranquille, et formait nn bassin qui
avait quinze à seize milles de longueur. Bientôt nous avons aperçu,
à notre grande joie, sous le vent du récif, trois passes, qui pouvaient
avoir à-peu-près cent cinquante brasses de largeur.
Nos canots ayant sondé la profondeur de ces passes, trouvèrent
d ix -n eu f , v in g t -d eu x , et même vingt-six brasses d’eau (bans le
plus proche. Ln dehors, tout auprès, on ne trouvait pas fond à
cent brasses; dans l’intérieur, on y atteignait à vingt-huit. La
profondeur de l’eau était très - variable sur le récif formé de corail
rouge; elle différait de deux brasses et demie à six brasses.
Le 24 décembre, nous sommes entrés heureusement, à l’aide
du (lux. Par-tout nous avons trouvé vingt-cinq à vingt-huit
brasses, fond de madrépores et de bancs nombreux de corail,
que l’on distinguait de loin, parce que la mer paraissait blanche
au-dessus. Nous nous sommes approchés d’ime petite ile au
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