Nord-nord-ouest du groupe ; et ayant trouvé dix brasses de profondeur
sur un assez bon fond de sable, nous avons laissé tomber
l’ancre.
Bientôt nous avons vu trois hommes mareber sur la plage sablonneuse
d’une ile peu éloignée de nous.
Nous avons débarqué sur la plus pro ch e , que nous avons
nommée Ostrov Rojestva Christova ( ile de Noël ). Le rivage étail
composé de sable formé de débris de corail et de madrépores.
On voyait par-tout des cocotiers et des baquois. L’ile avait à peine
un demi-mille marin de long. La végétation y était visiblement
plus vigoureuse dans la partie sons le vent, que dans celle cjui
Ini était exposée, où les plantes étaient llétries et basses.
Une grande pirogue c[ui portait une immense voile triangulaire,
ne tarda pas à s’avancer vers notre vaisseau. Tout le monde retourna
aussitôt cà bord , et nous attendimes impatiemment la visite
des insulaires; mais ils amenèrent leur voile, et restèrent en place,
à deux portées de fusil de distance, ils nous montrèrent cependant
des cocos et des fruits de bciquois, en criant souvent le
mot Aïdara. Nous apprîmes par la suite qu’il signifiait ami. Nous
les appelâmes; mais ils ne voulurent pas s’approcher. On leur
envoya un petit canot, qui lit des échanges avec eux. Ils ne prenaient
pas volontiers les grains de verroterie; au contraire, ils
échangeaient avec plaisir leurs b-nits contre du fer. Le trafic terminé,
ils s’en allèrent.
Le 26, la même pirogue sortit; mais tons nos efforts pour
l’engager à nous accoster furent inutiles. Notre canot, dans leipiel
se trouvaient notre lieutenant, M. Scbisclimareff et M. Chamisso,
naturaliste, alla vers l’île d’où elle étail venue. Nos gens y débar-
(juèrent ; les insulaires de la pirogue desceiidii-ent aussi à terre.
Nos gens ne trouvèi’ent sur le rivage ([ue trois femmes et qiiel-
(pies enfants qui , à l’aspect des étrangers, s’enfuirent flans les
bois; mais tous en sortirent quand ils virent débarcpier les hommes
de la pirogue. Ces Insulaires paraissaient tri's-craintifs ; néanmoins
ils ne tardèrent pas à se familiariser, quand on leur eut
fait présent de morceaux de fer. Ils nous menèrent dans des cabanes
très-propres et nous offrirent des fruits de baquois, ainsi
que du jus de ce fruit qu’ils exprimèrent en notre présence,
dans de grandes coquilles.
On leur donna diverses graines , entre autres de melons et de
melons d’e a n , en leur indiquant comment d fallait les semer, et
011 leur demanda de l’eau fraiche. Ils montrèrent une citerne,
dans laquelle ils recueillaient l’eau de pluie, et on elle se conservait
très-pure , mais avec un goût assez fort. Nos canots revinrent
bientôt à bord.
On avait parcouru toute cette ile , et pourtant l’on n’y avait
rencontré que treize personnes.
Deux jours après, les canots retournèrent à terre; les insulaires
n’y étaient plus ; ils s’étaient embarqués sur leurs pirogues, et
avaient fait voile vers les iles situées au Sud-ouest. Nous laissàjiies
sur l’île cinq chèvres, avec une poule et un coq, et nous semâmes
différentes graines. On y voyait plusieurs maisons qui
étaient assez grandes. Les rats y étaient en quantité prodigieuse,
et ne semblaient pas avoir du tout peur de nous.
Le 3 i décembre, le temps fut très-variable, par rafales et par
grains.
Le i " ( i 3 ) janvier 18 17 , nous avons mis nos canots dehors,
et nous sommes partis dans le dessein d’examiner j)lus attentivement
le groupe d'iles, et de faire connaissance avec leurs habitants.
Arrivés à un ilot éloigné d’envii on nn demi-mille marin
de notre mouillage, nous y avons vu plusieurs cabanes qui tombaient
en mines, et, sons mi arbre, une petite provision d’eau
fraiebe conservée dans des éeales de cocos: une pirogue était tirée
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