m i
( ' )
ries de ces grands enl'anls; mais comme on avait le plus grand désir
de communiquer avec eux, il fallut, puis([u’ils refusaient de nous
laisser aller chez eux, lâcher de les attirer à nous. On leur
montra donc des outils de fer. Les plus hardis se jetèrent à l’eau,
nous apportèrent des fruits; cependant ils ne cessaient jias de
montrer de la crainte. Enfin, quand ils virent qu’on leur payait
bien leurs fruits, ils échangèrent contre notre fer des blets et un
petit poulet. Leur provision épuisée, ils retournèrent à terre.
Nous leur limes signe de s’éloigner du rivage. Ils nous comprirent
très-bien, et nous débarquâmes. Toutefois comme il était
évident c[ue ce peuple n’avait pas de bonnes dispositions pour
nous, nous restâmes cà peine cinq minutes à terre. D’cailleurs, le
ressac était très-fort et nos canots auraient couru des dangers.
Nous ne vimes pas sur le rivage de la baie les statues dont
parlent les voyageurs qui nous ont précédés cLans cette île; et à
l’exception d’un bâtiment haut de sept p ied s , construit en petites
pierres et dans lequel on pouvait entrer en rampant par
une ouverture pratiquée sur le côté, nous n’.aperçùmes rien de
remarquable, et rien ne nous indiqua que ce fût une habitation
humaine. A droite du lieu du débarcfuement et à deux cents
pas environ du bord de la mer, s’élevaient un grand nombre
de piliers hauts de trois à quatre pieds, construits d’une seule
pierre, et surmontés d’une dalle de couleur blanche.
Parmi la foule des insulaires qui avaient couvert le rivage et
dont le nombre s’élevait cà peu près .à neuf cents, nous ne distinguâmes
que deux femmes. Un seul homme avait une massue en
forme de spatule et ornée de ciselures. Pl. X , flg. 4.
Il était inutile de s’obstiner à visiter cette de malitr?ré la volonté
des habitants ; en conséquence on ht voile au coucher du
soleil.
Le 5 (17) avril, on vit une petite de, passe de corail, que l’on
prit d’abord poui’ file des Chiens de Lcmaire et Schoulen ; mais
la latitude que ces navigateurs lui donnent différant de 20’ de la
nôtre, on eut des doutes sur leur identité •. en conséqueiuæ on la
nomma Sumnitehiy ostroff ( de Douteuse ). Elle est bien boisée;
cependant elle parut dépourvue de palmiers. Elle est située
par 14“ 5o’ de latitude, sud et i 38“ 44’ <le longitude ouest.
Le 8 (20) une autre de, très-semblable à la Douteuse, s’offrit à
nos regards ; elle était aussi basse, aussi grande, et mieux boisée ;
les cocotiers surtout vêtaient très-nombreux. Le soir un canot fut
mis cà la mer pour chercher sous le vent de l’de un heu de
débarquement. Nous n’avions pu en trouver à file Sunmitelny,
à cause de la violence du ressac tout le long du rivage.
Nous ne fûmes pas beaucoup plus heureux à celle-ci. A la vérité,
le ressac await très-peu de force sous lè v ent ; niais le canot
ne put s’approcher de la côte qui était bordée de rochers de
corail, dont quelques-uns s’avancaient très-loin. Un matelot atteignit
file àl a nage, cueillit plusieurs cocos, et trouva des sentiers
qui annonçaient que file était fréquentée par des hommes. Il
eut beau, cà son retour à bord du bâtiment, représenter les dd-
ficultés et même l’impossibilité du déliarquement, notre curiosité
de voir l’intérieur était excitée à un point incroyable,
surtout parce i[ue nous étions siirs tpie cette de était une nouvelle
découverte. On prit donc le parti d’aller à terre ; on construisit
à cet eflèt un radeau, et le lendemain matin les canots
s’étant approchés jusqu’à une distance de cent cinquante pieds
de l’île, y laissèrent londier l’ancre. Deux matelots robustes se
jetèrent à la nage, tenant deux bouts de corde dont une extrémité
était attachée aux canots et l’autre au radeau, de sorte
(|u’on pouvait les faire aisément aller des canots à terre, et de
l’de aux canots. Nous débarcpiàmes de cette manière l’un après
l’aul ie, sans courir amuti danger; mais nous fûmes si complète-
MILi