des rafraichissements, dont on nous avait dit an Cap qui l nous
serait permis de nous y pourvoir, malgré le séjour de Napoléon
Bonaparte dans cette ile, nous nous en approchâmes lentement.
Bientôt un hrig de guerre anglais arriva sur nous, puis nous héla,
suivant fu sa g e ,e t nous envoya un officier pour savoir le motif
(jui nous amenait à Sainte-Hélène, ajoutant que tous les vaisseaux
de guerre avaient la faculté d’y relâcher, mais qu’elle était refusée
aux navires marchands. Il ne tarda pas à nous quitter ; et, comme
il était assez tard, nous poussâmes au large. Le lendemain matin
nous revînmes vers la baie. Nous n’étions plus à peu près qu’à deux
milles de distance de la côte, lorsque, à notre surprise extrême, nn
boulet, parti d’une batterie, se dirigea vers nous. Il était évident
qu’on ne voulait pas nous laisser avancer davantage ; nous virâmes
de bord. Un canot s’étant détaché du vaisseau amiral, pour nous
accoster, nous finies la manoeuvre nécessaire pour aller au-devant
de lui; un second boulet nous fut envoyé. Il fallut obéir à
l’avertissement qu’il nous donnait et nous éloigner. Le canot parvenu
le long du bord,plusieurs officiers y montèrent pour remplir
les formalités usitées. Ils nous dirent que le bâtiment de garde,
qui nous avait parlé la veille, s’était mépris en nous déclarant
que les vaisseaux de guerre pouvaient venir près de file ;
c’était tout le contraire; les navires marchands jouissaient seuls
de cette permission ; cependant on avait à finstant averti par
un signal le gouverneur qui se trouvait dans l’intérieur de file
et sans doute il donnerait l’ordre de nous admettre; en conséquence
on nous conseilla de nous approcher lentement de la baie;
nous venions de nous conformer à cet avis. Un troisième boulet
nous dégoûta de l’envie de nous diriger de nouveau vers la côte.
On conçoit que la curiosité nous fit adresser aux officiers anglais
beaucoup de questions sur Bonaparte; ils ne parurent pas
du tout disposés à nous satisfaire, et se bornèrent à nous dire tpie
depuis un temps assez considérable il menait une vie très-
retirée, qu’il ne recevait aucune visite et qu’il demeurait dans
l’intérieur de l’île.
Les officiers nous quittèrent. Nous attendîmes inutilement
une réponse juscju’à midi et demi. Comme on ne nous l’apportait
pas, et qu’ il y avait trop de risques pour nous à faller
c liercher , nous n’eûmes pas d’autre parti à prendre que de continuer
notre voyage vers l’Lnrope.
Nous vîmes en rade de Sainte-Hélène sept vaisseaux de guerre,
dont un seul était de 80 canons.
Le i 8 (3o) avril nous erimes connaissance de file de l’Ascension;
le 20 mai (2 juin), de Florès une des Açores. Le 4 (16) juin nous
laissâmes tomber l’ancre dans la rade de Portsmouth, près de
Cowes, dans l’île de Wight . Il s’y trouvait un navire américain
que nous avions vu aux îles Sandwich et à Manille ; il avait
traité à la côte nord-ouest de l’Amérique des pelleteries qu’il
avait vendues avantageusement à Canton , et était allé charger à
Manille du sucre pour Amsterdam.
Le 21 juin nous sortîmes de cette rade. Le 3o ( 12 inillet)
nous étions à Copenhague, d’où nous partimes le même jour.
Après avoir mouillé cà Réval, le 11 ( 2 3 ) juillet , nous rentrâmes
le 19 (3i) juillet cà Cronstadt, trois ans et nn jour après en être
sortis.
F IN .