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liâmes en échange divers olijets, entre autres des poissons salés el
hnnés que nous avions préparés à Onnalachka, et dont il fut tiEs-
content.
11 chargea de nouveau im de ses chefs de nous accompagner à
Vahon pour y transmettre à Karaïmokou et à Yfoung les ordres
qui nous concernaient.
Le soir nous partimes : le 19 nous abordâmes à Vahon. Un navire
américain y arriva en même temps (¡ne nous. Le capitaine
Meak, qui le commandait, revenait d’Okhotsk, où il avait transporté
des pelleteries de Sitka, pour le compte de la compagnie russe
d’Amérique.
Quatorze navires américains étaient mouillés dans le port d’Ha-
narourou. Tous étaient employés an commerce de la còte nord-ouest
d’Amérique. Nous fîmes ici connaissance avec le capitaine H. Brown,
qui a achevé neuf fois le voyage autour du monde. Il se trouvait
en ce moment passager sur un navire qui arrivait de Canton; il
avait acheté dans ce port de la Chine trente canons à un bâtiment
anglais, et venait de les vendre 5oo piastres la pièce au
roi d’Otouaï.
Nous fûmes très-contents de notre séjour à Vahou. Le port de cette
ile, un des meilleurs dn monde, était animé par la ])résence de
plusieurs navires qui, après avoir pris un chargement à la côte
nord-ouest d’Amérique, se disposaient à le transporter à Canton;
d’autres au contraire, arrivés de Chine, retournaient à la
côte nord-ouest. lisse vendent les uns aux antres les marchandises
cju’ils ont de trop; d’autres se forment une cargaison qu’ils vont
vendre en contrebande dans les colonies espagnoles.
Young nous parut bien affaibli; ce qui n’est pas surprenant,
puisqu’il est âgé de quatre-vingt-trois ans.
Ayant fait à notre bâtiment les réparations nécessaires et pris
à bord les rafraichissemens dont nous avions besoin, nous a[)j)a-
L
reillâmes le 2 (14) octobre et nous finies route pour le groupe
des iles Badak.
Kadou se plut beaucoup aux iles Sandwich, dont les habitans conçurent
de même pour lui beaucoup d affection. Le lobe de ses oreilles,
prodigieusement allongé, attira singulièrement leur attention.
11 nous lit souvent observer la ressemblance de fidiome de
cet archipel avec le langage de celui oû il avait pris naissance.
Il eut le plaisir de rencontrer un matelot qui avait visité les îles
Peleón. Kadou ayant, ainsi que j e fai déjà dit plus haut, beaucoup
voyagé dans les lies Carolines et dans les iles Peleón, aucun
des animanx ou des oiseaux cjull aperçut, soit aux iles Aléoutiennes,
soit ici, ne le surprit. Il était enchanté de rencontrer
tant de grands navires réunis ensemble. Son désir de nous accompagner
dans notre navigation resta inébranlable. On se mit a
lui apprendre à lire ; mais il ne faisait que des progrès bien lents :
cpioiqu’il fût parvenu assez promptement à connaitre les lettres
de l’alphabet russe, il semblait ne pas comprendre à quoi ces
caractères servaient; cependant, un jour à diner, entendant nommer
feau en russe, il s’écria tout joyeux : ah! ah! v ,o ,d ,a , voda
( eau en russe ) ; nous espérâmes alors qu’il avait réellement profité
des leçons qu’il avait reçues , mais il refusa cfen prendre davantage,
et parut avoir l’intention de se borner à connaitre ce que
nos livres pouvaient être.
Le 19 (3 i) octobre nous aperçûmes le groupe des iles Otdia ou
Romanzof. Ayant franchi nn des détroits sons le vent, nous vimes
nue pirogue qui se dirigeait sur Otdia. Bientôt nous distinguâmes
[ilusieurs insulaires de notre connaissance. Laghédiak, qm avait
changé de nom avec M. Chamisso, était an gouvernail. Nous
crûmes nous apercevoir que ces hommes avaient de la crainte :
an moins ils ne nous (iront aucun signe de joie, foutefois Kailon
leur adressa des paroles d’amitie.
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