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qu’il peut en nourrir; les gens du coinmmi n’en oui ordinairement
qn’nne.
Lorsqu’un homme a jeté ses vues sur une jeune fille, il l’invite
à venir vivre avec Ini. On reste ainsi plusieurs semaines, plusieurs
mois, jusqu’à ce que l’on soit fatigué l’un de l’autre; on se sépare
sans se lâcher; riiomme cherche une antre femme, et con-
timie ainsi à en changer jusqu’à ce qu’il soil las de ce train de
vie. Si la femme devient enceinte, riiomme reste avec elle. Il n’y
a pas d’exemple de séparation dans ce cas.
Donner un baiser est nue chose inconmie; on se frotte miitnel-
lement le nez comme si l’on voulait flairer une fleur.
Les grands se distinguent aisément dn peuple; ils sont de
haute taille et gras ; leur teint esl brun foncé; ils ont les cheveux
moins longs que les gens du commun, souvent crépus et courts;
les lèvres généralement assez grosses; tandis cpie le peuple est
petit et maigre, a le teint plus jaune, les cheveux pins lisses.
Les enfants, en venant au monde, sont complètement noirs;
la jeune fille, la plus jolie et la plus délicate, c|ui s’expose le
moins à faction de l’air et du soleil, est noire; celles qui sont
obligées de travailler constamment à l’ardeur du soleil, sont
presque de couleur orangée.
Les grands ne se distinguent pas du peuple par fliabillement,
excepté que pour se vêtir, ils emploient de plus grands morceaux
d’étoffe ; cependant nous avons observé que la couleur noire poin-
les vêtements, leur est exclusivement dévolue.
La noblesse est bêréiJitaire, non par les hommes, mais par les
femmes. Les enfants d’un homme noble et d’ime lemme (|ui ne
l’est pas, sont regardés comme étant de la classe commune; mais
les enfants d’une femme noble el d’un homme ipii ue l’est pas,
appartiennent à la classe de la noblesse.
La condition des fémuK's n’est pas améliorée depuis ipie fimmor
tel Cook nous a fait coimaitie cet archipel. Il leur est deléiidn,
sons peine de la vie, de manger du cochon, des bananes et des
cocos; de faire usage dn feu allumé par des hommes; d’entrer
dans l’endroit oii ils mangent; quand une femme enfreint mie
de ces défenses, on la tue sans pitié. Étant mouilles dans le port,
nous vimes (lotter sur l’eau le corps d’une jeniie femme. Llle
avait en le malheur, étant ivre, d’entrer dans la maison oit les
liommes mangeaient; les habitants I étranglèrent sur-le-champ, et
le jetèient à la mer
Chaque famille a, par ce motif, plusieurs maisons; l’homme
en a trois ; il dort dans f iine, mange dans la seconde, et fait dn
feu dans la troisième; la femme en a un nombre égal. Si un
homme mange dans la maison de la femme, aucune femme ne
peut plus y entier; si l’Iiomme se sert du feu allumé par les
femmes, aiicime d’elles ne peut ensuite en foire usage.
Les femmes et les gens dn eommnn sont également exclus des
mystères de la religion ( 7’aùou ). Au commencement de chaque
mois, il y a deux à trois jours de fête [Tabou), et dans le eoii-
ranl de l’année il y en a quatorze, que les chefs sont obligés de
passer dans les temples à prier ; ils y mangent et ils y dorment
aussi pendant tout ce temps; car ils ne peuvent, tant qn’il dure,
enli’er dans une autre maison: s’ils y mettaient le pied, elle serait
brûlée à l’instant. S’ils touchent une femme, elle est mise à mort
sur-le-champ; s’ils touchent iin liomine, il faut que celui-ci reste
dans le temple à se puiiiier pendant tonte la dui-ée de la fête.
Les Taboués ont la liberté de sortir dn temple pour se promener;
alors ils se font accompagner- par des hommes qui portent des
dra|)eaux, pour indi([uer au peuple qu’il doit s’éloigner. Fendant
tonte la durée de ce tabou, les (émmes ne peuvent pas aller sur-
la mer-, sorrs peine de rrror-t. Quand nous étions dans l’ile, la
l'errtrrre de Kraïnrokort r-esta par- mrrlltertr tr-op long-tenqys à bord
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