( 4 ^
Sous ce cliinal équatorial la terre est, comme ou le sait, cultivée
par des nègres. Au Brésil leur condition est moins mallieu-
reuse chez les propriétaires pauvres (|ue chez les riches. Ils ne
travaillent pas le dimanche. Pendant les fetes de Noël on les laisse
jouir d’une liberté presque illimitée. Ils se rassemblent en
troupes de dix à vingt; leurs maîtres les habillent en soie avec
des ornements bizarres qui consistent eu plumes, en rubans et en
petits miroirs. Chaque troupe a un chef qui est armé d’une épée;
les autres ont des cimbales, des (lûtes, des tambours, des morceaux
de bambous tailladés de coches transversales; on passe
dessus un bâton avec beaucoup de vitesse, et l’on produit ainsi
une sorte de son rauque. Cette espèce d’instrument se retrouve
aux iles Sandwich et à Taïti.
Ces troupes vont d’une maison à l’autre en dansant; et plus
les trois jours s’approchent de leur terme, plus ils mettent d emportement
dans leurs plaisirs ; ils semblent qu’ils veulent remplir
le temps par des excès de tous les genres.
Les nègres aiment la danse, ils prennent ce divertissement le
soir. Ün nègre et une négresse dansent seuls, souvent au son
d’un instrument nommé Canmba par les Portugais, et Bansa par
les nègres (pl. IV, fig. i ) £ il est représenté de face. C’est une
planchette, longue d’un p ied , cà l’extrémité de laquelle des baguettes
de fer aplaties sont fixées les unes à côté des autres sur
un petit chevalet de fer ou de bois qui les soutient; la planche
est attachée à une moitié de calebasse. Des trous pratiqués de
chaque côté dans celle-ci, servent pour la tenir, et pour Im faire
rendre un son. On presse le bout des baguettes de fer avec le
pouce, et il en résulte une sorte de son jilaintif. L homme qui
joue de cet instrument s’en sert pour accompagner un chant qui
fait fréquemment verser des larmes aux nègres, de sorte r[ue Ion
voit les danseurs chanter et pleurer à-la-fois. (Planche IV, iig. 2,
le même instrument vu de profil.)
( 5 )
Parmi les arbics les plus communs de l’île Saiii(e-Catlierine
on l'emarque le Coipieiro ( pl. V et V 1 j . Ce palmier est peiit-èlre
le même que le Cocos Chilensis de Molina.
Une particularité (;ommune au cü([ueiro et au cocotier du (dilli,
c’csi ipie le premier, sur la côte orientale , comme le second
sur la côte occidentale de l’Amériipie, croisseni au-delà du tro-
picpie. De plus, les représentations grossières du palmier tpie l’on
voit dans les églises de la Conceiition au Chili peuveni convenir au
coqueiro, et les Espagnols du Chili ayant vu mon de.ssin de ce
palmier, le reconnurent pour celui de San-Yago. Nous avons dont
pu supposer c|ue c’était le même arbre.
Cependant comme nous n’avions jias la [lossibilité de résoudi’e
le doute, nous avons préféré de faire une nouvelle espèce de coqueiro,
et de la dédier à l’illustre personnage auquel notre expédition
doit son existence.
Pl. V et VI.
C O Q U E I B Ü DE BRES IL.
f Cocos iiomauzofjiaua, Cham.J
Flos 9 gemmæformis, clausiis. Calix auct. dore caso persislens,
(oveolam spadicis marginans, 2-sepalus; sépala coriacea, brevia,
interiùs paulo majus, acutum. Cor. auct. sejiala (i, semicalytræ-
formia, arete imbricata, coriacea, sublignosa. Cernien pyramidale,
obsolete tricpietruni. Stigmata tria, sessilia ( stigma trilo-
buni Juss. ). Drupa fibrosa, succo insipido, eduli tamen, mono-
pyrena, magnitudine juglandis vel nuqor ( mihi deest).
Flos (S Calix auct. sejiala exteriora 3 , minima, dentiformia ,
acuta. Corol. auct. sépala interiora 3 , lanceolata, concava, vai