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des recherches entre les tropiques dans le Grand-
Océan; revenir au printemps aux îles illéoutiennes,
y prendre des baïdars, ou canots recouverts de
peaux, dont les naturels font usage; retourner au
détroit de Behring; s’avancer au nord aussi loin qu il
serait possible, à l’aide de ces embarcations, si toutes
les circonstances nous favorisaient, prolonger la
côte d’Amérique, en nous dirigeant à l’est, pour
trouver le passage que l’on cherche depuis si longtemps;
et si nous le découvrions revenir en Europe
par cette voie. Dans le cas contraire, il nous était
prescrit de faire notre retour par le détroit de
Torrès et le cap de Bonne-Espérance.
On sait jusqu’à quel point les espérances que
l’on avait conçues de ce voyage ont été remplies;
on sait qu’une maladie inattendue du chef de
l’expédition en fit changer le plan primitif.
Pour l’effectuer, le comte Romanzoff avait donné
ordre de construire, à Aho en Finlande, le hrig le
Rurick auquel l’empereur Alexandre permit de
porter le pavillon des vaisseaux de l’État. Des officiers
de la marine impériale obtinrent la faculté de
s’y embarquer et le commandement en fut confié à
M. Otto de Kotzebue. M. Adelbert de Chamisso fut
appelé de Berlin pour faire partie de l’expédition, en
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qualité de naturaliste : M. Eschscholts en fut nommé
médecin : M. Wormskiold de Copenhague, connu
par un voyage en Islande,et par ses connaissances
en histoire naturelle, reçut de M. de Romanzoff
l’agrément d’accompagner le Rwick comme volontaire.
L’auteur de cet ouvrage était peintre de l’expédition
: il avait fait dans ce voyage autour du
monde, qui dura trois san, une quantité de dessins,
et d’esquisses; les ayant montrés à Paris à plusieurs
personnes distinguées dans les lettres et les arts,
elles l’encouraffèrent à les mettre en ordre et à O
les publier. Fort de leur suffrage, il entreprit ce
travail, bien persuadé qu’il n’existe aucun livre de
ce genre qui offre une si grande variété d’objets
dessinés et surtout un recueil si nombreux de
portraits des divers peuples qu’il a vus. Il s’était
surtout attache à rendre fidèlement les traits caractéristiques,
la couleur, en un mot, la physionomie
de ces peuples. C ’est au public de juger
jusqu’à quel point il a réussi.
Voulant, d’après les conseils qui lui avaient été
donnés, joindre à ses figures un texte dans lequel il
retracerait brièvement les événements du voyage et
s’attacherait principalement aux faits qui peignent
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