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a terre, elle avait dix-sept pieds sept pouces de long, un pied
dix ponces de large , trois pieds sept pouces de profondeur. Le
niât était long de dix-sept pieds six pouces, la vergue avait vingt-
trois pieds quatre pouces de long. Cette pirogue était nuniie (run
balancier, qui glisse dans la mer avec le bâtiment et rempèclie
de chavirer ; un autre balancier ne seix qu’à porter les vivres.
Un côté de la pirogue était perpendiculaire, l’autre arqué ; le
premier est toujours sous le vent quand on navigue, alin d’empêcher
le bâtiment de dériver, car ceux de cette espèce ne sont destinés
qu’à voguer contre le vent ; il était fait de plusieurs planches
cousues ensemble.
Quand les insulaires veulent faire changer de route à la pirogue
, ils n’ont pas besoin , ainsi que nous l’avons vu par la
suite, de virer de bord, ils se contentent de tourner la voile qui
est attachée an haut du mât, et l'on transporte d’iin côté à l’autre
la partie inférieure. Le grand balancier est toujours du côté d’où
vient le vent. Un gouvernail placé à l’arrière de la pirogue, dirige
sa marche.
Nous avons passé la nuit sur cette petite ile, et le 2 ( 14 J,
vers midi , nous étions prêts à continuer notre voyage, quand
nous avons aperçu deux grandes pirogues arriver sur nous à
pleines voiles. Bientôt elles ont amené leur voile et sont restées
tranquilles. Plusieurs insulaires se sont jetés à la mer et ont nagé
vers nous. Un vieillard, le plus faible de tous, fut celui qui
se hasarda le premier à venir à nous. 11 tint un long discours,
dans lequel il jn-ononca souvent le mot aidaru [ and). Nous avons
invité les autres à venir nous trouver et nous leur avons donné
beaucoup de fer. Ayant appris que nous avions un chef, ils nous
montrèrent aussi le leur, qu’ils nommaient Yin et Yerut. Ils
nous firent remarquer qu’il avait non-seulement la poitrine et le
dos tatoués comme eux , mais aussi les côtés.
Ils étaieni une quinzaine; ils rirent avec nous, nous regardèrent
d’nn air de curiosité craintive. Leur ayant annoncé que
nous voulions aller à File d’où ils étaient venus , ils eurent l’air
de nous y inviter.
Quand nous nous assîmes dans nos canots , et que nous leur
fîmes signe de naviguer de conserve avec n o u s , ils semblèrent y
consentir ; mais ils se dirigèrent vers notre vaisseau , pour le
considérer de plus près.
Ayant fait route au S u d , nous avons vu plusieurs îles très-
petites , toutes plantées de jeunes cocotiers et de baquois. Nous
aperçûmes sur chacune des cabanes, une cjnantité de rats, mais
pas un seul habitant.
Le 4 ( ) janvier, nous sommes retournés à bord. Le lendemain
nous avons fait route vers les iles du groupe les plus éloignées
; mais les fréquentes rafoles ne nous permirent pas d’avancer
beaucoup.
Le 6 ( [8 ) , nous avons débarqué sur une ile qui , de toutes
celles que nous avions visitées jnsiju’alors , nous parut la plus
abondante en cocotiers.
.A peine étions-nous à terre , que huit hommes armés de lances
s’avancèrent vers nous. Un vieillard nous donna des cocos
et des fruits de baquois, et y joignit quelques fruits à pain. Les
femmes s’étaient cachées dans le bois; elles revinrent bientôt, et
nous firent présent de guirlandes de ileurs et de coquillages.
Nous vimes en tout vingt - trois personnes.
Le 7 ( 19 ) , lions sommes allés presque tons à terre; les insulaires
nous accueillirent très - amicalement, et nous olfrirent du
jus de coco pour nous rafraichii'.
Nous avons trouvé un tombeau qui avait quinze pieds de long
sur dix pieds de large ; il était tout entouré de pierres ; il n’est
permis à |)ersonne de mareber dessus. Ignorant cette particiila