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avec beaucoup de dignité. Connue il ue pouvait pas inaicliei',
un jeune bomme le prit sur ses épaules et le porta jusfpi’à
nos canots. Il nous raconta que sa nation était coutiuuelleuienl
en guerre avec les habitants de la còle crAtnéric[ue, bounucs
extrêmement perfides, qui attiraient les étrangers auprès de
leurs femmes pour les tuer.
Le 17 (29), nous sortîmes du port avec un vent très-faible.
Le a3, étant au nord de file Saint-Paul, nous vimes une ga-
liotte, qui portait le pavillon de la conq^agnie russe d’Amérique,
et suivait la même route que nous. Nous lui fîmes un
signal, elle s’approcha de nous. Llle venait de l’île Saint-
George, et allait à Sitka ( Norfolk-Sound ).
Le 24 ( 5 septembre ), nous eûmes connaissance d’Ouna-
lacbka; nous ne pûmes entrer dans le port que trois jours après,
aidés par des bateaux qui vinrent nous trouver. M. Krukoff,
commandant russe, nous apporta du boeuf, des choux el
des pommes de terre. Grâces à ces soins obligeants ^ chacun
put prendre à terre un bain de vapeurs à la russe, ce c[ui fut un
giand soulagement pour des hommes cpii couraient les mers
depuis si long-temps. Il fit tuer trois vaches, dont la chair était
très-bonne; mais celle des cochons ne pouvait se manger, tant
elle sentait le poisson dont ils avaient été nourris.
Avant de part ir, nous recommandâmes à M. Krnkoff de
nous faire préparer plusieurs baïdares ou grands bateaux, revêtus
de cuir, que nous devions prendre l’année suivante pour
nous en servir à naviguer le long des côtes du golfe de Kotzehiie
et des terres plus septentrionales.
Le 3 ( i 5 ) septembre, nous passâmes devant l’île d’Ounimak
et nous fîmes route pour la Californie.
P L ANCHE V.
L OURS GRIS
DE L’AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
(■ Ursus griseus. Cuv. )
L e s naturalistes ne connaissent encore distinctement que trois espèces
d’O u r s , savoir; ÏOurs brun d Europe a front convexe, à
pelage laineux plus ou moins brun, tirant (juelqnefois sur le doré
on sur l’argenté; VOiirs noir d ’Amérique à front plat, à pelage
lisse, noir, à côtés du museau fauves; et \ Ours blanc ou pokdr'e,
à tête alongée, à pelage entièrement blanc: on n ose même y joindre
VOurs noir d Europe, dont plusieurs auteurs ont pa r lé, mais
dont les naturalistes de profession n’ont pas vu dans lès temps
modernes un assez grand nombre d’individus authentiques pour
faire reposer sur eux l’existence d’une espèce particulière. Il est
l)ien vrai que l’on a donné des figures d’individus des Indes ou
des États-Unis , qui se distinguaient, les uns par des taches sur
le cou on sur la poitrine, les autres par une teinte générale
pins on moins fauve, sans qu’il hit toutefois certain quils appar-
linsseiit à des espèces constantes 'et oii ces caractères se retrouveraient
toujours.
Les auteurs récents , qui ont écrit sur les animaux dAméric[ue.
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