( 6 )
les l'eninies d’Ovaïliy sont les plus jolies. La modestie n’est pas la
vertu à la mode chez beaucoup d’entre elles, car elles nous firent
des avances.
Parmi les présents que nous Cimes an ro i , les objets qui lui
plurent davantage furent deux mortiers en bronze, avec une quantité
de bombes. Lorscjne nous primes congé de lui, dans la soirée,
il donna ordre à im des chefs de nous conduire à Vahon , de
nous y faire fournir tons les secours dont nous avions besoin, et
de veiller à ce que nous fussions bien reçus.
Le 12 (2 4 ) nous eûmes connaissance de file de Vahou, et le
i 3 ( 2 a ) nous nous en approchâmes. Llle nous parut beaucoup
plus fertile qn’Ovaï liv, moins brûlée et moins noire, et bien pins
verdoyante. Sur sa còte méridionale s’élève une montagne conique
assez haute, dont la cime la pins élevée s’est affoissée, et semble
être le cratère d’un volcan éteint depuis long-temps.
Plusieurs j)irogues nous accostéient. Manouya, ainsi s’appelait
l’envoyé dn roi qui nous accojupagnait, alla à terre dans un de
ces bateaux. Bientôt nous aperçûmes le village et le port d’LIa-
narourou, oû plusieurs vaisseaux étaient à l’ancre ; un fort en
défend l’entrée ainsi que ses rives ; il est monté de trente canons
de huit, de douze et de seize; sur ses murs flotte le pavillon du
roi Tamméaméa, qui offre se|)t bandes alternativement bleues,
rouges et blanches; dans le coin supérieur, près dn bâton, se
trouve l’iack, ou jietit pavillon anglais.
Lntre antres bâtiments mouillés dans le port , il y en avait
deux au roi ; un grand navire à trois màis, qui portait le nom
de la femme du vice-roi, et uu tiès-beau hr ig, de dix-liuil
canons, qui se nommait la Kcthoumanoii, en riionneur de la l eiiie.
Celni-ci devait être expédié à la Chine par le roi, avec mie cargaison
de bois de Santal. Lorsque rannée suivante nous revînmes
dans cet areliipel, nous apprîmes que la lialioiiinaiiou étail elli-ctivemeiit
allée à Canton, mais (pie les Cliinois n’avaient pas voulu
l’admettre, sous prétexte que ce navire jiortait iiii pavillon (pi’ils
ne connaissaient pas.
Tous les bâtiments cpii appartiennent an ro i , sont commandés
par des Américains ou des Anglais; la moitié des matelots est
aussi composée d’étrangers, et le reste l’est d’indigènes.
Le 14 (2 6 ) nous sommes entrés dans le port qu’iin récif d e
corail met à l’abri de la lame. 11 est situé par 21° 18’ o” de latitude
nord, et i6cj° 3 i ’ 22” de longitude à l’ouest de Paris.
.lolm Young, si connu par les relations des voyageurs c[ui nous
ont précédés dans cet archipel, oû il est établi depuis vingt-six
ans, vint nous voir. Il est aimé et estimé du roi et de son peiqile.
11 a (jiiatre-vingt-trois ans. Lorscjiie nous revinmes ici, en 1817,
il était extrêmement affaibli, de sorte que l’on ne pouvait guère
espérer (pi’il vécût encore long-temps. Il avait été maître d’eipii-
page d’im navire américain cpii aborda en mars 1 7C)0 à Ovaïhy.
Le 17, Young avait obtenu la permission de rester <à terre jiis-
cpi’an lendemain ; lorscpi’il voulut retourner à bord , il trouva
tontes les pirogues tabouées et retirées sur la grève, et Tamméaméa
lui déclara cjue s’il osait se servir d’une embarcation dn
pays, il serait mis à mort, mais qii’on lui en fournirait une le
lendemain. Cependant, instruit c(iiUne goélette, commandée par
le fils dn capitaine américain, avait été arrêtée dans une haie, au
sud d’Ovailiy, et que quatre des cinq hommes qui la montaient
avaient été massacrés par les insulaires, le roi ne voulut point
permettre à Tmmg de partir; il le Iraita d’ailleurs avec beaucoup
d’aimtié. i.e bâtiment d Young . cpii avait Icwé l’ancre pour profiter
du vent favorable, resta deux jours devant la baie de Ka-
rakakoiia, liraiit des coups de eaiioii pour avertir Y oung, et
s’approeliaul de la ei'ite autant (pi’il était |)ossihle: enfin im coup de
vent l’obligea de s’éloigner et d’appareiller.
m