américains, lorsqu’ils arrivent à la fm de l’automne, sont souvent
obligés d’embarquer leur cargaison sons voile, les deux iles n’ayant
pas depor t ni même de rade sûre; cette opération n’est pas sans
danger. Alors pour remplir les navires on se met à tuer les ours
marins avec tonte la promptitude possible, on les écorcbe, on
sale les peaux , on les renferme dans des barriques bien conditionnées
et bien pressurées, et on les transporte ainsi à Canton.
ILE S.-LAURENT.
( t r a c e s au beau temps et à un vent très-favorable, notre traversée
de Saint-Paul à Saint-Laurent fut prompte, et nous dé-
couvrimes cette ile le 28. Le soir, ayant débarqué sur sa côte
occidentale, quelques indigènes vinrent au-devant de nous; ils
étaient armés et cependant nous reçurent amicalement. Il n’y
avait sur cette ile qu’une cabane en cuir. Nous n’aperçûmes pas
de femmes ; probablement à notre approche elles s’étaient enfnies
dans les montagnes. Nous vimes avec plaisir que les deux interprètes,
qui nous avaient été envoyés de Sitka par M. Baranoff,
s’entretenaient sans aucune difficulté avec les habitants ; ce qui
nous fut d’autant plus agréable, que nous apprîmes que les habitants
de la côte d’Amérique, le long dn détroit de Bering,
parlent la même langue. Ainsi nous nous promettions beaucoup
de nos recherches dans le Sound de Kotzebne.
Les habitants de file Saint-Lanrent Iféqnentent également les
côtes de l’Asie et celles de l’Amérique; ils y portent des peaux
de renard et des dents de morse, et prennent en échange du
tabac et des outils de 1er. Ils nous racontèrent que deux ans
aupai'avant, à-peu-près, un gros navire, ayant abordé chez eux,
enleva par force un de leurs compatriotes dont ils n’ont plus
entendu parler.
Nous leur achetâmes plusieurs phoques et des oiseaux de mer
tués récemment; et ils reçurent avec beaucoup de plaisir le tabac
qn’on leur donna. Ils nous dirent qu’ils s’en procuraient, ainsi
que dn 1er, sur la côte d’Asie, probablement avec les Tchouktclus
qui paraissent vivre en bonne intelligence avec eux, tandis c[u’ils
sont conslamment en ouerre avec les habitants de la côte d’Amé-
Les insulaires de Saint-Laurent sont de taille médiocre, mais
robustes; ils s’habillent comme les Aléoutes et sont beaucoup
pins sales.
N’ayant pas trouvé un bon mouillage sur la côte de cette ile,
nous favons quittée dans la soirée. Le 29, nous nous sommes
rapprochés de terre dans la matinée; et , à finstant oû l’on se
disposait à entrer dans le détroit de Béring, on a aperçu la
mer, entre file et le continent d'Amérique, prise par la glace.
On a doue viré de b o rd , dans fespérance ([u’après avoir tenu la
mer pendant quelques jours, on trouverait la mer libre; mais,
le 3o juin, nous apprîmes, à notre grand chagrin, que notre capitaine
était malade et souffrait beaucoup de la poitrine, que par
conséquent il ue pouvait se hasarder à risquer sa santé. Il nous
déclara par écrit qu’il (allait renoncci- à notre seconde canq)agne
au nord; et nous fîmes route pour Onnalachka, afin d’y laisser les
Aléoutes. Nous devions ensuite retourner aux îles Sandwich, puis
aller à Badak, à Manille, et enfin en Lurope, au lieu de visitei-,
suivant notre premier plan, le détroit de Béring, le Kamtschatka, le
détioit de Torrès, Timor, et ensuite revenir eu Europe.
Le 10 (2 2 ) juillet, nous arrivâmes lieureusenient à Onna-
laclika ; on y lit cuire du liiscuit a\ec la farine que uous avions
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