ration durant souvent dix à douze jours, ou mouille coustaniinent
la pàtc pendant la nuit. LetolFe que l’on obtient par ce [U'océdé
est d’un gris jaunâtre ; elle est ensuite teinte avec des couleurs
tirées de feuilles et de racines de végétaux ; toutes les ligures
que l’on y dessine sont exécutées avec un soin et nue patience
extrêmes par des femmes qui se servent à cet effet d’un petit roseau
fendu. Les étoffes qui ne sont pas teintes se lavent aisément.
On frotte les antres d’ Iuiile odorante que l’on extrait des racines
et dn bois de santal.
On récolte beaucoup de tabac, dont les Américains ont apporté
la graine; il est très-fort. Les insulaires sont devenus des hi-
menrs déterminés ; les femmes mêmes ont souvent la pipe à la
bouche.
Le coton est un produit indigène de cet archipel ; mais on n’en
fait aucun usa«e. r*
Les femmes aiment beaucoup à se parer; elles se coupent les
cheveux très-courts; elles relèvent ceux du front, et les enduisent
de chaux plusieurs fois dans la journée , ce qui les fait devenir
blonds, et même entièrement blancs. Nous avons souvent vu de ces
cheveux teints qui étaient couleur de rose ; mais nous n’avons
pu apprendre comment on leur donne cette teinte. Plusieurs Lu-
ropéens croyaient que cette mode n’existait que depuis qu’ils fréquentent
ces iles. Cette opinion n’est pas vraisemldable, puisque
les cheveux de la déesse Hareo])apa t Pl. VI , fig. a. j sont peints
de la même manière, et c[ue le bois dont elle est faite est coiqié
depuis cent ans au moins. Les jeunes femmes et plusieurs hommes
ont depuis long-temps adopté la mode abandonnée j)ar les Enro-
péens, de mettre les cheveux en (pienc. Beanconp d’hommes .se
teignent aussi les cheveux.
Les pirogues des naturels sont très-longues et doubles, on
pourvues de balanciers sur un des cùlés. Ou les liiit oi-dinaircment
aller à la pagaïe. Ce n’est que par un vent très - (avorable
(|ue les insulaires emploient les voiles. Ils sont excellents nageurs;
mais on a quelquefois exagéré leur habileté en ce point;
ils ne peuvent pas nager à plus de sept milles de distance de
terre; on n’en a pas vu non plus qui plongeât à pins de onze
brasses de profoiulem' ; (piand ils y parviennent , le sang leur
sort ])ar le nez et par les y eu x ; du reste, ils sont très-adroits
dans cet exercice. Le cuivre de notre bâtiment s était rongé sons
la (piille; un insulaire plongea, examina le dommage, en vint
rendre compte, plongea de nouveau avec un marteau, an morceau
de cuivre et des clous, et répara tout avec beaucoup d exactitude.
Souvent des insulaires s’embarquent sur des navires américains
qui vont à Canton on à la côte nord-ouest d’Amérique: à leur
retonr, ils éprouvent beaucoup de plaisir <4 raconter leurs aventures
à leurs compatriotes ; e t , comme cela arrive fré([nemnicnt
aux hommes pins civilisés , ils exagèrent ce qu’ils ont vu dans
leurs voyages. Ce sont de bons matelots, (ideles et de bonne humeur.
Le peuple et les chefs aiment extraordinairement les habillements
européens ; quelques chefs s’en vêtissent, mais seulement
quand ils font visite aux bâtiments ipii arrivent. Taïmotou, frère
de la reine Raliomnanoii. était presque toujours mis à l’anglaise.
Les nobles étant sans exception très - gras , boivent du kava
pour maigrir, en même temps ([ii’lls gardent une dii'te sévère,
et effcetivemeiit leur embonpoint diminue sensiblenieiit ; la peau
se ride, tombe par écailles, et se renouvelle.
Beaucoup de vieux chefs boivent le kava, ou ava, par plaisir;
Ils maigrissent, leurs yeux deviennent ronges ; l’usage de cette
boisson leur donne un air de gens à demi ivres. Les voyages de
Cook déeriveiil la maniere dégoûtante dont ou prépare celte boism
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