parlent d’un Ours brun de ce pays, connu sotis le nom d’0«ra
rôdeur, qui serait à-peu-près de la forme de l’Ours noir, et dont
le corps et, les jambes seraient plus alongés et le naturel pins
féroce. Mais c’est principalement l’Ours gris . de l’intérieur dn
continent de l’Amérique, qui parait avoir attiré leur attention.
Selon eu x , il aurait le pelage laineux et gr is , et sa taille surpasserait
celle de tons les antres Ours. On a eu d’abord à son
sujet le témoignage de Samuel Hearne, qui en avait vu une peau
chez les Esquimaux des bords de la rivière de Cuivre, et qui
assure qu’elle annonçait un individu énorme ( Trad. f r . , p. 196. ).
Mackensie a parlé aussi d’un animal de ce genre, c[ue les Indiens
appellent Ours Terrible, et qu’ils n’attaquent jamais à moins
qu’ils ne soient trois ou quatre (Trad. f r . , p. 227. ).
Les compagnons de MM. Lewis et Clarke en ont tué un qui
pesait entre cinq et six cents livres, et dont le corps avait 8 pieds
7 pouces anglais, ou près de 8 pieds de France de longueur. Ses
griffes étaient longues de 4 ponces; sa queue était plus courte
que celle de l’Ours commun; son poil plus long, plus beau et
plus abondant, principalement sur le derrière du cou; ses testicules
étaient apparents.
Selon M. Warden ( États-Un. , V. 609 ), cet animal , le plus
grand et le plus féroce du genre, habite les parties élevées de
la contrée du Missouri, les bords couverts dè la rivière Jaune
et du Petit-Missouri, et la grande chaîne des montagnes rocheuses.
Il est beaucoup plus grand, plus fort et plus léger que le pins
grand Ours brun. Il pèse souvent de linit à neuf cents livres. Sa
force musculaire est si grande,qu’il tue aisément les plus grands
bisons. On emploie sa fourrure pour faire des manchons et des
palatines; et sa peau se vend de vingt à cinquante dollars.
Il paraît que c’est cet Ours, si remarquable et encore si [)eu
connu, que M. Cboris a dessiné dans la baie de S.t-François, parage
sur les bords de la mer Pacifique, par les 37° 48’ de latitude,
et par conséquent à l’ouest des montagnes rocheuses, et un peu
plus au sud que la contrée indiquée par M. Warden.
Il paraît, au reste, en réunissant tous les témoignages, que
cette espèce s’étend dans tout le nord-ouest de l’Amérique méridionale.
A en juger par la figure faite par M. Clioris, elle ressemblerait
à notre Ours brun d’Europe plus qu’à aucun des antres Ours.
L’individu qu’il a observé ne surpassait pas en grandeur nos ünrs
bruns ordinaires; mais les Espagnols de cette côte assurent qn’on
en prenait de beaucoup plus grands ■. ils avaient pris celui-ci
pour le faire combattre dans leurs jeux. Us dirent à nos voyageurs
que cette espèce en général est fort timide. Le poil était
fort serré , mais d ou x , et non pas roide comme celui de l’Ours
noir. Sa couleur était d’un brun grisâtre, sans éclat argenté.
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