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leur âge, sont obligés d’aller à l’église: ils s’y mettent à genoux
Les enfants élevés par le missionnaire et q u i , an nombre de cinquante
, l’entourent toujours , l’aident pendant l’office qu’ils accompagnent
aussi du son des instruments de musique : ce sont
sur-tout des tambours, des trompettes, des tambours de basque
et d’antres du même genre. C’est par leur brait que l’on cherche
à ébranler l’imagination des Indiens, et de faire des hommes de
ces sauvages. Ln effet, c’est le seul moyen qui puisse agir sur eux.
Quand les tambours commencent à battre, ils tombent tons à
terre comme s’ils étaient à demi morts. Aucun n’ose se remuer;
tons restent étendus à terre jusqu’il la fin de l’oflice, sans faire le
moindre mouvement, et il faut même alors leur répéter plusieurs
fois que la messe est dite. A chaque coin île l’église sont placés
des soldats armés.
A la messe, le missionnaire adresse à son troupeau im sermon
en latin. Le dimanche, quand elle est finie, les Indiens se réunissent
dans le cimetière, vis-à-vis de la maison du missionnaire,
et se mettent à danser. La moitié des hommes se pare de plumes,
et de ceintures ornées de plumes et de morceaux de coquillages,
qui passent parmi eux pour des pièces de monnaie. Ou bien ils
se peignent sur le corps des lignes régulières, noires, rouges et
blanches. Quelques-uns ont la moitié du corps, depuis la tête
jusqu’en bas, barbouillée de noir , et l’autre de rouge; le tout
croisé par des raies blanches, d’autres se poudrent les cheveux
avec dn duvet d’oiseaux. Les hommes ordinairement dansent six
a huit ensemble, faisant tous les mêmes mouvements; tous soni
armés de lances. Leur musique consiste à claquer les mains l’une
contre l’antre, à chanter, à produire, en agitant des morceaux
de bois fendus, un fracas qui a des charmes pour leur oreille;
enfin le tout est suivi d’im cri liorrifile qui re.ssemble beaucoup
au bruit de la toux et à un sifllement.
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Les femmes dansent entre elles san. s mouvements violents.
AtR CALIFORNIEN.
T r emb lo lé e t r a y s t ê r i em .
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Les sauvages sont très-adonnés aux jeux de hasard; ils risc|uent
leurs parures, leurs ustensiles, leurs pièces de monnaie, et souvent
même les vêtements que les missionnaires leur ont donnés. Leurs
jeux consistent à jeter de petits morceaux de bois qui doivent
retomber en nombre pair ou impair, ou d’autres qui sont arrondis
d’un côté ; e t , suivant qu’ils tombent sur la partie plate ou
arrondie, on perd ou l’on gagne.
A la mort de son p è r e , de sa mère ou d’un parent, le sauvage
se barbouille le visage de noir en signe de deuil.
Les missionnaires ont caractérisé ces peuples de la manière suivante:
ils sont paresseux, stupides, jaloux, gourmands, peureux;
jamais je n’en ai vu rire aucun, jamais je n’en ai vu un seul qui
regardât quelqu’un en face. Ils ont l’air de ne prendre intérêt à
rien.
On compte dans cette seule mission plus de quinze différentes
tribus d’indiens :
les Khoulpouni ; les Oumpini ;
les Kosmiti ; les Lamanès ;
les Bolbonès ; les Pitenièns ;
les Khalalons ; les Apatamnès ;
ils parlent la même langue et habitent le long des bords du Rio
Sacramento ;
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