qui se prononce aussi Larik. La coutume (l’échanger son nom,
comme manpie (l’amitié, y existe comme dans la plus grande
partie dn Grand-Océan. Larik changea de nom avec M. Kotze-
hue; un autre insulaire nommé Laglndiak donna le sien à M. Cha-
misso ; chacun de nous prit de même celui d’un insidaire ([ui se
disait son ami. C’eût été par exenqile , commettre une grande
impolitesse de donner à M. Chamisso son vrai nom en présence
de Laghidiak, et par conséquent de ne pas appeler celui-ci Chamisso
dans le même cas.
Les insidaires avaient des morceaux de ter; on leur demanda
comment ils se les étaient procurés ; ils répondirent que la mer
jetait souvent sur leui’s côtes des pièces de bois auxquelles tenait
du fer. Lffectivement, dans nos excui’sions, nous aperçûmes sur
une ile, un bloc de bois qui paraissait avoir appartenu à un
navire, on y voyait encore du fe r , les vagues l’avaient jeté sur
le rivage.
L’ile a plusieurs citernes. L ’on y voit, ainsi que dans les autres,
beaucoup de rats, que les habitants nomment ghidirik; ils appliquaient
le même nom aux quadrupèdes que nous avions à boi’d ,
et les appelaient ghidirik élip [grands rats), nous leur avons laissé
deux cochons.
Ce n’est qu’après deux jours d’invitations réitérées, que les
insulaires se hasardèrent à venir nous voir à bord. Ce qui les
frappa le plus, fut la grandeur et l’arrangement dn vaisseau, les
gros canons de fer et les ancres. Ils appelaient le fer met. Ils
prirent beaucoup de plaisir à regarder la boussole et en comprirent
tout de suite l’usage; ils la tournèi'ent de côté et d’antre, et nous
dirent (¡ne dans ces parages il se trouvait encore quatorze groupes
d’iles semblables à celui d’Otdia, et nous ¡ndiipièrent leurs |)osi-
tions avec la boussole. L’un d’eux qui paraissait avoir le jyins
d’intelligence, leur expliqua l’inq)ortance de cet instrument.
Nous leur donnâmes beaucoup de fer, ils ne purent nous
rendre en échange que quelques cocos, un ti’ès-petit nombre de
fruits à pain, mais une grande cpiantité de fruits de baquois cpii
font leur principale nourriture.
Nous fûmes constamment en bonne intelligence avec eux ; à la
vérité des vols troublèrent fréquemment, pour peu de temps
néanmoins, la tranquillité qui régnait entre nous et ces insulaires.
Le fer avait pour eux des attraits si puissants, qu’ils ne pouvaient
résister à la tentation, quoique nous leur en eussions donné une
quantité extraordinaire.
Les femmes avaient l’air modeste, mais un morceau de 1er
suffisait pour faire succomber ces beautés sauvages.
Le i6 , nous avons entrepris nn petit voyage aux îles du
groupe, qui sont à l’ouest de file principale. Nous n’y avons
trouvé en tout que cinq insulaires, et sur ce nombre nous en
connaissions trois.
Le 26 janvier [n février), nous avons quitté les iles Otdia ou
Romanzoff; à peine avions-nous fait deux milles, sons le vent
de ce groupe, que nous en avons aperçu cm autre bien moins
considérable; on n’y compte que treize ilôts qui sont boisés; il
a dix milles marins détendue, ses habitants, très-peu nomlireux,
ldi donnent le nom dTrigoub; nous lui avons imposé celni d’iles
Tchitchagoff, en honneur de l’amiral russe qui a été ministre
de la marine.
Le 29 , nous eûmes connaissance d’un groupe considérable
nommé Kahcn par les insulaires; il reçut le nom d’//c.v Sa.ltikoff.
Le 3o , nous nous eu sommes approchés. Cette terre offre
comme Otdia et I r igoub, une enceinte circulaire d’ilots, ([iii sous
le vent est coupée par plusieurs canaux. Bientôt de grandes pirogues
à la voile s’avancèrent vers nous; les insulaires qui les
montaient, nous montrèrent des fruits en criant, mais n’osèrent